«Bien qu'il soit difficile d'attribuer la responsabilité de défaillances systémiques à une seule entité, et encore moins à des individus (...), il en existe clairement une des parties impliquées», indique Gert Rosenthal. Il leur reproche notamment «leur incapacité à accompagner» la politique gouvernementale «par des actions constructives» tout en dénonçant les «graves violations des droits humains».
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L'ex-représentante de l'ONU en Birmanie, Renata Lok-Dessallien, avait été accusée fin 2017 d'avoir voulu privilégier dans son approche l'aide au développement économique de la Birmanie plutôt que la défense des droits humains. L'ONU avait rejeté ces accusations.
«Des canaux de communication clairs» recommandés
Dans son rapport de 36 pages, le diplomate dénonce tour à tour une «dynamique de divisions plutôt que de cohésion au sein du système onusien», «l'absence d'une stratégie claire et unifiée» et «un manque d'analyses systématiques et unifiées venant du terrain».
Dans ses recommandations, Gert Rosenthal souligne qu'il est «crucial d'avoir des canaux de communication clairs, horizontalement et verticalement, de façon à ce que les décisions prises aux plus hauts niveaux soient relayées et comprises par tous les membres» de l'ONU impliqués dans un dossier.
Interrogé lundi sur le rapport, le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a indiqué que «le secrétaire général reprenait à son compte (ces) recommandations». Antonio Guterres «s'est engagé à les appliquer», a-t-il ajouté lors de son point-presse quotidien.
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A partir d'août 2017, fuyant une répression meurtrière de l'armée birmane, quelque 740 000 Rohingyas ont trouvé refuge au Bangladesh voisin. Divisé, le Conseil de sécurité des Nations unies s'était alors montré dans l'incapacité d'obtenir rapidement un arrêt de la répression assimilée par la suite par des enquêteurs de l'ONU à un «génocide».