Pourquoi la Coupe du monde féminine est plus rentable pour les télés que le Mondial masculin

Jusqu’où iront les Bleues? Idéalement lancées dans leur Coupe du monde, les joueuses de l’équipe de France ont leur ticket en poche pour les 8emes de finale. Mais au-delà des résultats, c’est l’engouement autour des filles de Corinne Diacre qui impressionne. Pour preuve, les audiences stratosphériques réalisées par TF1, principal diffuseur de la compétition avec Canal+.

Les filles font exploser les recettes publicitaires

Le carton débute dès le match d’ouverture contre la Corée du Sud (4-0). Au Parc, les Bleues flirtent sur TF1 avec les 10 millions de téléspectateurs (9,8 millions, meilleure audience de l’année) pour une part de marché de 44%. La chaîne de la maison Bouygues jubile et surfe immédiatement sur la vague. Elle annonce une hausse de 50 à 60 % des tarifs bruts des spots publicitaires. Pour 30 secondes d’antenne à la mi-temps de France-Norvège, les annonceurs ne doivent plus payer 66.000 euros mais 116.000 euros. A titre de comparaison, la facture était de 145.000 euros pour le premier match des Bleus lors de la Coupe du monde 2018 en Russie, face à l’Australie (280.000 euros pour la finale).

Avec une audience quasi similaire lors du deuxième match des Bleus contre la Norvège (9,4 millions sur TF1) mais des recettes largement supérieures, TF1 et Canal + se frottent les mains. Le jackpot inattendu est amplifié par les excellents scores des autres affiches (1,4 million pour Angleterre-Argentine diffusé sur TMC). A ce rythme et alors que les Bleues sont déjà assurées de disputer au minimum un 8eme de finale, TF1 va très vite être rentable et tirer des bénéfices de son investissement.

Le Mondial 2018 n'avait pas été rentable pour TF1

Etrangement, cela n’avait pas été le cas lors de la Coupe du monde 2018 en dépit du triomphe des Bleus et de scores d’audience monstrueux (19 millions de téléspectateurs pour la finale). Selon Publicis Media, la Une a engrangé 58 millions d'euros de recettes publicitaires nettes.

Des résultats exceptionnels, mais pas suffisants pour rendre rentable le Mondial. En effet, son coût (en incluant les frais de production) était chiffré à 75 millions d'euros, dont 65 à 70 millions pour les seuls droits. Pour couvrir le Mondial féminin, TF1 en a déboursés entre 10 et 12, amortis en sous-licenciant les droits à Canal+. Une facture nettement moins lourde qui explique pourquoi l’évènement de ce début d’été 2019 est largement plus rentable que la Coupe du monde 2018.

Selon Les Echos, TF1 pourrait gagner 9 millions de recettes en 8eme, 15,5 millions si elles vont en quarts et 19,5 millions si on les retrouve en finale. Il y a un an, compte tenu des lourds investissements, la première chaîne avait affiché une perte d’une quinzaine de millions d’euros après le Mondial 2018. Un chiffre qu’il convient de nuancer, l'investissement étant aussi une question d'image et d'audience globale à l'année. Et les très fortes audiences permettant finalement à TF1 d'être rentable à plus long terme auprès des annonceurs.