Coupe du monde féminine : «Soutenir l’équipe de France, c’est aussi un acte politique»

Au « Point Éphémère », établissement du Xe arrondissement de Paris, l’ambiance est restée festive ce lundi soir même si le spectacle n’était pas au rendez-vous pour le match France-Nigeria (1-0).

    Un long cri en forme de libération s'est échappé quand Wendy Renard a enfin ouvert le score, quelques minutes après avoir expédié son premier pénalty sur le poteau. Au « Point Éphémère », où ils étaient près de 500 à s'être rassemblés devant les trois écrans géants pour soutenir les Bleues opposées au Nigeria pour leur troisième match de poule, on a vibré et chanté.

    Ce lieu culturel et bar engagé dans plusieurs causes (réfugiés, LGBT…) du quai de Valmy dans le Xe arrondissement de Paris organisait une soirée ballon, comme à chaque match de l'équipe de France. Elle avait été précédée d'un débat sur le football féminin en collaboration avec le magazine « Causette ».

    « Cette Coupe du monde n'est pas seulement un événement sportif, c'est aussi un acte politique de venir soutenir le sport féminin », souligne Sophie, une Parisienne de 17 ans venue avec son frère. Dans les trois salles, le public est aux deux-tiers féminin. Beaucoup sont en couple comme Alix, maillot de l'équipe de France 1998 sur le dos.

    « Même ma copine Marie s'est mise au foot féminin grâce à cette Coupe du monde, sourit celle qui évolue au club des Paname Boys and Girls United. Ma joueuse préférée, c'est ma coach Ines Jaurena (milieu internationale du Paris FC transférée à Bordeaux) mais malheureusement, elle n'a pas été sélectionnée. Mais cet engouement fait plaisir. On espère revivre les mêmes émotions que l'an dernier avec les Bleus. » Dans la salle, l'ambiance a pourtant du mal à décoller. La faute à une première période bien pâle.

    « Il y a moins de tension que l'année dernière »

    Quelques « oh ! » de désapprobation s'échappent néanmoins à chaque faute commise par les joueuses du Nigeria. « L'atmosphère est sympa mais on sent qu'il n'y a pas que des connaisseurs et connaisseuses qui sont là, chambre gentiment Christophe, 35 ans. C'est complètement différent de la Coupe du monde en Russie. Il y a moins de tension que l'année dernière, c'est beaucoup plus détendu. »

    Coupe du monde féminine de foot : «Soutenir les Bleues, c'est aussi un acte politique»

    Les Françaises continuent de buter sur l'équipe du Nigeria. Robin, un français de 37 ans exilé à Rio de Janeiro, accompagnée de sa femme brésilienne et de ses deux filles (6 et 9 ans), est conquis. « Je trouve que l'ambiance qui se dégage depuis le début de cette Coupe du monde est plus festive que celle au Brésil. Le jeu français est fluide, dynamique. On va aller à Valenciennes demain (NDLR : mardi) pour voir Brésil - Italie. Le but s'est fait attendre mais je pense que l'équipe de France est plus forte que le Brésil. »

    Les entrées en jeu de Le Sommer et Diani ont été accueillies avec un certain enthousiasme. « Le Sommer, c'est ma joueuse préférée souligne Florian 25 ans, un supporter d'Arsenal, venu avec des amies. Ce genre d'événements se partage. Ça commence à bien monter à travers toute la France et ça va continuer encore plus fort ! »