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Un record de plus de 70 millions de réfugiés et déplacés fin 2018 dans le monde

INFOGRAPHIE - L’année a été particulièrement marquée par une forte progression des déplacements internes en Ethiopie et par une hausse des demandes d’asile provenant du Venezuela, selon le rapport annuel du Haut-Commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR).

Le nombre de personnes déplacées à cause des guerres et persécutions n’aura jamais été aussi important. En 2018, plus de 70 millions de personnes étaient dans cette situation selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) paru mercredi. Parmi ces déplacés, le HCR différencie les 25,9 millions de réfugiés (dont 20,4 millions sont sous son autorité), des 41,3 millions de déplacés internes, et des 3,5 millions de demandeurs d’asile (qui demandent le statut de réfugié).

Plusieurs tendances et points chauds sont mis en lumière par le rapport du HCR. Appelant à l’occasion de cette publication à plus de solidarité, le président de du HCR, Filipo Grandi a insisté sur l’urgence de la situation, notamment dans les pays voisins qui accueillent la majeure partie des réfugiés issus de pays en crise. «C’est là que réside la crise, c’est sur cela que nous devons nous concentrer», a-t-il martelé lors de la conférence de presse.

● Un chiffre en augmentation

En 2018, 13,6 millions de personnes ont dû quitter leur foyer, soit 37.000 par jour. Une augmentation, en partie compensée par les retours et les décès, qui explique le chiffre de 70,8 millions de déracinés recensés en 2018 par le HCR. Cette année présente le chiffre le plus important depuis la création de l’agence de l’ONU il y a 70 ans. «Cela représente le double du nombre de personnes déracinées il y a 20 ans ainsi que 2,3 millions de personnes supplémentaires par rapport à l’an dernier. Ce chiffre représente une population qui se situerait entre celle de la Thaïlande et de la Turquie», écrit le HCR.

L’augmentation du nombre de déraciné a explosé en dix ans. En 2009 le monde ne comptait que 43,3 millions de personnes déracinées. L’essentiel de la progression s’explique par la guerre en Syrie qui à partir de 2012 a fait exploser les chiffres. Depuis, les conflits en Irak, au Yémen, en Afrique Subsaharienne, la crise des Rohingyas et plus récemment la situation au Venezuela ont pérennisé la tendance.

Reste que ces chiffres sont sous-estimés, d’abord parce que les chiffres du HCR ne présentent que les personnes enregistrées par l’agence, mais aussi du fait que certaines crises récentes et notamment celle du Venezuela sont difficilement quantifiables par l’agence de l’ONU.

● L’essentiel des réfugiés s’installe dans des pays voisins aux leurs

Sur les dix pays qui accueillent le plus de réfugiés, un seul compte parmi les pays dits développés: l’Allemagne, qui occupe la 4ème place et accueille 1,1 million de réfugiés. La France vient en 15e position avec 368.400 réfugiés sur son sol en 2018.

Le reste des pays les plus concernés par l’accueil des réfugiés sont voisins des foyers de crises qui initient les départs. La Turquie, pays voisin de la Syrie, accueille ainsi 3,7 millions de réfugiés sur son sol et occupe la première position du classement. Le Liban, lui aussi limitrophe de la Syrie vient en 7ème position, mais il présente la part de réfugiés dans sa population la plus importante de la planète. Ce petit pays de 6 millions d’habitants abrite près d’un million de réfugiés, soit un résidant sur six.

● L’accroissement des déplacés internes

Avec 41,3 millions de personnes concernées, les déplacés internes sont les déracinés les plus nombreux. Leur nombre augmente, puisqu’ils n’étaient que 40 millions en 2017, même si les nouveaux déplacés (5,4 millions) sont moins nombreux qu’en 2017 (8,5 millions).

Comme depuis 2015, la Colombie présente le nombre de déplacés internes le plus élevé: 7,8 millions. Selon les chiffres gouvernementaux. La Syrie est l’autre pays le plus concerné par ces déplacements internes, ils étaient 6,2 millions de Syriens à s’être déplacés au sein du pays en 2018, fuyant la région d’Afrin, la Ghouta orientale et le sud du pays, principalement pour se rendre dans le gouvernorat d’Idlib, où se trouvent de nombreux camps de réfugiés.

● Des pays en situation d’accueil prolongée de réfugiés plus nombreux

De nombreux conflits s’enlisent et avec eux la précarité des réfugiés forcés de quitter leurs foyers. Lorsque plus de 25.000 réfugiés d’une même nationalité vivent depuis plus de cinq ans dans un pays donné, la situation est considérée comme «prolongée» par l’agence des Nations unies. 46 pays sont aujourd’hui en situation d’accueil prolongé de réfugiés selon ces critères. Parmi eux, l’Iran qui accueille plus de 500.000 réfugiés Afghans sur son sol depuis près de trente ans.

Selon les chiffres présentés par le rapport du HCR, le nombre de réfugiés en situation prolongé était de 15,9 millions en 2018, soit 78% des 20,4 millions de réfugiés recensés par le HCR. Neuf pays sont entrés dans cette catégorie et notamment le Kenya, le Soudan et l’Ouganda qui accueillent désormais plus de 25.000 Sud-Soudanais depuis cinq ans.

● L’inquiétante situation du Venezuela

Les récents troubles au Venezuela ont généré une crise des réfugiés qui affecte tous les pays de la région. Ils sont 3,4 millions à résider en dehors du pays, et 340 000 à avoir demandé l’asile politique en 2018, pour seulement 21.000 Vénézuéliens reconnu comme réfugié à cette date. Le HCR estime que 5 000 personnes quittent le Venezuela chaque jour, et que le nombre total de Vénézuélien à avoir quitté le pays en 2019 pourrait atteindre les 5 millions.

Confrontés à la fermeture du pays, les Vénézuéliens franchissent de manières dangereuses les frontières, franchissant des zones tenues par des groupes armés en s’exposant selon le rapport du HCR aux violences, à l’exploitation sexuelle, à des kidnappings. Si les pays d’Amérique Latine ont accordé environ un million de permis de résidence qui permettent aux Vénézuéliens d’accéder à des services de base, ils sont encore nombreux à vivre dans l’illégalité.

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61 commentaires
  • IAMA

    le

    Ce qui est interessant et symptomatique c'est de constater l'abcence des Palestiniens dans ces statistiques. Malgre tout il faut rappeller un certain nombre de points:
    Ce sont les seuls refugies. parmi les 70 millions. qui voient leur statut de refugies passer de generation en generation. Ainsi si aujourd'hui il ne reste plus que, approximativement 30.000 refugies de 1948, leurs enfants, petits enfants et arriere petits enfants beneficient encore de ce statut perpetrant et multipliant ainsi le probleme.
    Entre 1948 et 1967 800.000 Juifs ont ete chasses des pays arabes et sont arrives en Israel sans rien. Aujourd'hui plus personne n'est sous la tente ni n'a ce statut. De meme en ce qui concerne des survivants de la Shoah, qui sont arrives en Israel dans un etat inimiginable et pourtant ils ont refait leur vie et ont contribue a l'etat. Au Liban les Palestiniens sont exclus de l'exercise de 50 professions dont toutes les professions liberales et ne peuvent transmettre en heritage de biens fonciers. En Arabie Saoudite les Palestiniens ne peuvent acquerir la nationalite meme apres 10 ans de residence comme pour les autres emigrants. En Jordanie les Palestinies orginaires de Syrie sont enfermes dans des camps isoles des autres refugies derriere des barbeles, gardes par des soldats et ne peuvent sortir que par permission speciale. La liste est encore longue. En Israel:
    13% du Parlement sortant= arabes, 30% des medecins, 42% des infirmieres etc, etc, etc,

  • machin-choses

    le

    Y a de la marge la population mondiale augmente plus que de 70 millions par année.

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