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Libra, la nouvelle monnaie de Facebook qui veut révolutionner le paiement

Aaron Bernstein/REUTERS

Visa, MasterCard, Uber, PayPal, Booking... Vingt-sept entreprises internationales du secteur financier, de la technologie et quelques ONG cofondent avec Facebook un nouvel actif digital global qui ambitionne de devenir une vraie monnaie d’échange.

«Il devrait être aussi simple d’envoyer de l’argent avec son smartphone que d’envoyer une photo» déclarait en avril dernier Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook. Ce pourrait être le cas à partir de l’an prochain avec Libra, une monnaie digitale qui sera lancée au cours premier semestre 2020. Facebook a publié aujourd’hui le «white paper» de cette nouvelle cryptomonnaie qui ambitionne de servir de monnaie d’échange entre près de 2,3 milliards d’utilisateurs.

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Qu’est-ce que la Libra?

Libra est le nom d’une nouvelle monnaie digitale, qui devrait voir le jour au cours premier semestre 2020. Initié par Facebook, ce ne sera pas «la cryptomonnaie de Facebook» mais une monnaie d’échange à vocation plus large qui pourra être utilisée à la fois sur les différentes plateformes et dans les différents services proposés par tous les partenaires de ce projet, mais aussi chez des commerçants qui seront incités à la proposer. «Notre mission est de créer une monnaie globale, accessible à tout le monde de façon simple» explique David Marcus, le patron de la division dédiée à la blockchain, de Facebook. Son but est de créer une nouvelle infrastructure financière mondiale, pour faciliter et fluidifier les échanges financiers.

Pourquoi avoir choisi d’appeler cette nouvelle monnaie Libra?

Le choix du nom Libra fait à la fois référence à la livre romaine, une unité de mesure du poids sous l’empire Romain. C’est aussi le sigle de la livre sterling britannique (£) et le signe astrologique de la Balance, symbolisant à la fois l’équité et la justice.

Qui va contrôler le Libra?

Ce n’est pas Facebook directement mais une fondation indépendante, composée pour l’instant de 27 membres cofondateurs, dont Facebook. Parmi eux, des mastodontes financiers comme Visa ou Mastercard, Paypal, ou la plateforme d’échange de cryptomonnaies CoinBase. De puissantes plateformes comme Uber, Lyft, Booking, Spotify, eBay. L’opérateur télécoms Free, via sa maison mère Iliad, participe également à l’aventure. Moins connues ici, on trouve aussi des sociétés comme Women’s world banking une organisation à but non lucratif qui assiste des institutions de microfinance ou Mercy Corps, une ONG internatinonale d’aide humanitaire. L’objectif de Facebook est d’arriver à un maximum de 100 membre d’ici le lancement officiel de la monnaie, avec le plus de diversité possible. Cette fondation Libra sera basée à Genève, en Suisse, et aura pour mission de gérer à la fois l’évolution de cette nouvelle infrastructure financière et la réserve à laquelle sera adossée la nouvelle monnaie.

Que vaudra un Libra et qui décide d’en créer?

Pour que le Libra puisse devenir une véritable monnaie d’échange et non un outil de spéculation comme le Bitcoin, il faut garantir sa stabilité. Le choix a donc été fait de l’adosser une réserve, qui sera composée d’un panier d’actifs financiers réels. Dans ce panier, des devises comme le dollar, l’euro, la livre Sterling ou le Yen et possiblement des bons du Trésor. La parité devrait toujours rester de 1 Libra pour 1 unité de cette réserve. Si le nombre de Libra demandé augmente, il faudra d’autant augmenter la réserve. On ne sait pas encore combien de Libra seront mis à disposition lors du lancement. Mais seule l’association aura le droit d’en créer et d’en détruire si besoin.

Quel est le rôle exact de Facebook dans le projet?

Facebook assure à lui seul l’infrastructure technologique, une nouvelle blockchain. qui fonctionnera avec un langage de programmation Move et une méthode de consensus baptisé Byzantine Fault Tolerant. Il s’agit d’une blockchain fermée, où seuls les membres disposant d’un nœud de validation ont accès à l’infrastructure. Le projet ne se construit donc pas sur une infrastructure blockchain publique comme Ethereum ou Bitcoin, ce qui permet d’assurer «des millions de transactions par seconde» comme le promet Facebook et d’avoir une consommation «relativement conservatrice d’énergie». Mais le principe de blockchain fermée la limite à un concept de «club de riches» critiquent certains défenseurs du principe de décentralisation, fondateur des «vraies» cryptomonnaies. Il a encore plusieurs mois de travail pour y arriver. «Aujourd’hui, nous en sommes au stade de prototype» précise David Marcus

Ensuite, sur cette infrastructure unique et commune, cette nouvelle blockchain, viendront se greffer différents portefeuilles numériques, dont celui de Facebook - baptisé Calibra- et ceux que voudront développer ses partenaires membres. Les entreprises garderont le contrôle de ce qu’elles développeront. Le projet Libra est en open source, ce qui signifie que les développeurs pourront venir proposer des applications et services opérant en Libra.

Les règles de gouvernance au sein de la fondation restent à définir précisément, mais Facebook n’aura pas de voix prépondérante et chaque voix des membres comptera autant (chaque membre aura au maximum 1% des droits de vote, quel que soit le montant de départ investi). «Une entreprise ne peut contrôler un réseau pareil (...) Nous voulons créer un réseau d’utilité publique» assure Facebook. L’association Libra aura un conseil d’administration et un directeur général à recruter.

Facebook va-t-il pouvoir cumuler les données de ses applications et les données bancaires des utilisateurs?

En théorie, non. L’objectif revendiqué est bien de séparer les données financières des données sociales car la

Une copie d’écran de ce à quoi pourrait ressemble le portefeuille numérique Calibra à son lancement, pour stocker et utiliser la Libra. Facebook

priorité est de créer de la confiance pour les utilisateurs, une condition nécessaire à la réussite du projet. Facebook Inc. , qui opère Facebook, Instagram et les messageries WhatsApp et Messenger, n’aura donc pas accès aux données financières de Calibra, le portefeuille numérique que proposera Facebook pour stocker et d’utiliser ses Libra. Étant donné l’historique des fuites et utilisations de données à répétition, le groupe et ses partenaires vont avoir un gros travail de pédagogie pour arriver à convaincre les utilisateurs.

Et Facebook prévoit d’ores et déjà des exceptions: «Les cas limités dans lesquels ces données peuvent être partagées seront liés à la nécessité pour Facebook d’assurer la sécurité des personnes, de respecter la loi et de fournir des fonctionnalités de base aux personnes utilisant Calibra (...) et prévenir les activités criminelles».

Calibra sera lancé en 2020 dans Messenger, WhatsApp et via une application dédiée. Ses utilisateurs pourront transférer de la monnaie au propriétaire d’un smartphone à peu frais, voire gratuitement. Le but pour Calibra est ensuite de proposer des services financiers payants qui lui permettront de gagner de l’argent.

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319 commentaires
  • PASCAL BUFFIN

    le

    Mais à quoi cela peut servir ? On peut déjà payer en euros etc. sur le Net...

  • Minet du Phare

    le

    Cela m'étonnerait que les Britanniques échangent de la Livre Sterling contre de la Libra … et nous ferions bien également d'ignorer cette nouvelle monnaie qui n'a pour valeur que l'ego surdimensionné de Mark Zuckerberg …

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