Eric De Montgolfier après son expérience en politique: "Ce que j’ai vu ne donne pas envie de continuer..."

"Je n’avais pas besoin d’être écœuré en la matière. Mais ce que j’ai vu, pffui!" Bernard Tapie, Benoit Hamon, la rivalité Estrosi/Ciotti, l’affaire Legay... De passage à Nice à l’occasion d’un colloque, l’ancien procureur de la République (1999-2012) évoque pour Nice-Matin l’actualité, les dossiers, ses activités.

Christophe Cirone Publié le 21/06/2019 à 18:32, mis à jour le 21/06/2019 à 18:37
"Au ministère de la Justice, j’ai vu enterrer tellement de dossiers sur des politiques d’un certain rang... Par loyauté, je me suis tu." Photo Cyril Dodergny

Et il distribue les piques, comme à son habitude.

"Presse et procès pénal" : en la matière, Eric De Montgolfier s’y connaît. L’ancien magistrat, à la retraite depuis 2013, était invité le 14 juin à ce colloque organisé à la faculté de droit par Christine Courtin, du CERDP (centre d’études et de recherches en droit des procédures).

À 72 ans, le procureur rendu célèbre par ses saillies médiatiques a perdu en coffre, mais en aucun cas son esprit critique et caustique. Voici cinq "punchlines" issues de son interview, à lire dans nos éditions du dimanche 23 juin.

Sur ses souvenirs de campagne présidentielle avec Benoit Hamon

"[Je ressens] beaucoup de tristesse. Et ce n’est pas à cause du résultat. Quand vous êtes proche d’un candidat et que vous voyez des gens qui pensent déjà à la soupe... Je n’avais pas besoin d’être écœuré en la matière, mais ce que j’ai vu, pffui! (Silence) ça ne donne pas envie de continuer..."

Sur les dossiers "enterrés"

"Au ministère de la Justice, j’ai vu enterrer tellement de dossiers sur des politiques d’un certain rang... Par loyauté, je me suis tu. (...) J’en voyais certains nous donner des leçons de morale à la télévision, alors que je savais ce qu’on ne leur avait pas reproché. Ils ne sont pas tous morts, d’ailleurs..."

Sur Bernard Tapie et son procès

"Je respecte sa souffrance, je suis plein de compassion. Un procureur n’a pas à haïr ou aimer. Quant au dossier, tout le monde en parle, mais qu’en savent-ils, grands dieux? Ne l’ayant pas ouvert, je ne vais pas en parler."

Sur les rapports de la présidence Macron avec la justice

"Je ne suis pas persuadé que le pouvoir en place tienne beaucoup à l’indépendance des procureurs de la République. Ça me peine un peu. J’aimerais bien qu’il y ait du recul du politique. Partout."

Sur la rivalité Estrosi/Ciotti

"Je vois qu’il y a un combat ardent entre deux anciens amis. Ça ne me surprend pas. Il y a quelques années déjà, j’avais dit à l’un d’eux: "Alors, décidez-vous! Ce que vous dites en coulisses, dites-le donc sur la place publique." La réponse avait été: "Le premier qui dégaine est mort." Je n’ai pas oublié cette jolie formule... Je ne sais pas qui est le meilleur. En général, je crois que le meilleur, c’est celui qui n’est pas là!"

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Nice-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.