lorraine | Justice Il faisait visionner des films pornos à une fillette de 10 ans

« Ne dis rien, c’est un secret… ». Jugé ce vendredi pour corruption de mineur, ce Toulois, déjà condamné pour agression sexuelle en 2016, attirait l’enfant dans sa voiture avec un chewing-gum. Douze mois ferme, sans le mandat de dépôt réclamé par le procureur.
Eric NICOLAS - 22 juin 2019 à 05:03 | mis à jour le 22 juin 2019 à 08:39 - Temps de lecture :
Les faits se sont déroulés une dizaine de fois.   Photo ER /Alexandre MARCHI
Les faits se sont déroulés une dizaine de fois. Photo ER /Alexandre MARCHI

Bien habillé, fines lunettes sur le nez, Nicolas Moubarak, poursuivi pour corruption de mineur, présente bien ce vendredi à la barre du tribunal correctionnel de Nancy. C’est d’ailleurs peut-être pour cette raison que Deborah, la mère de Sarah, sa fille de 10 ans, ne s’est jamais méfiée de ce Toulois de 37 ans.

Les premiers soupçons remontent à janvier dernier, quand Deborah découvre qu’une vidéo porno a été visionnée sur son téléphone. Sarah reconnaît avoir vu les images. La mère croit à une erreur de manipulation mais constate, quelques jours, que ce même site a été consulté par sa fille, cette fois sur son téléphone personnel. Ce téléphone, c’est Nicolas qui l’a offert à Sarah…

« Ne dis rien, c’est un secret »

Passée à la question, l’enfant explique alors que Nicolas, que sa mère connaît depuis quelques mois, l’a forcée à visionner, à une dizaine de reprises, de telles images dans sa voiture, en bas de l’immeuble. L’homme, pour l’attirer, lui promet un chewing-gum, lui fait jurer de ne rien révéler. « Ne dis rien, c’est un secret… ».

À la barre, le prévenu ne reconnaît que deux visionnages. Et le premier serait, selon lui, à l’initiative de la petite. Dans le vieux téléphone qu’il a offert à l’enfant, on retrouve des SMS inquiétants. Il y dit notamment qu’il est amoureux de Sarah.

Déjà condamné et mis en examen

« Il n’y avait aucune excitation à faire ça, c’était juste une montée d’adrénaline », assure Nicolas qui déplore que son suivi psychiatrique ne soit pas efficient, du fait de multiples changements de praticiens. Car le prévenu est en effet déjà passé dans les radars de la justice. En 2016, il a pris 9 mois ferme, avec mandat de dépôt et suivi sociojudiciaire, pour agression sexuelle sur mineur, et il est par ailleurs encore mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une information judiciaire pour… corruption de mineur.

« Le cauchemar de tous les parents »

« Ce monsieur est le cauchemar de tous les parents », relève le procureur. « La société se doit de protéger les enfants, d’une fragilité absolue. On ne touche pas à un gamin ! ». Il requiert 18 mois ferme, avec mandat de dépôt, et un nouveau suivi sociojudiciaire.

Me   Guillaume Royer assure que son client veut « vaincre ses mauvais démons », est « OK pour une castration chimique ». Jugement : 12 mois ferme, sans mandat de dépôt, et suivi sociojudiciaire de 3 ans.