Boris Cyrulnik, "La nuit, j'écrirai des soleils" : épisode • 1/4 du podcast Sous le soleil

La résilience, ou comment passer du noir à la lumière ©Getty - Martin Flores / EyeEm
La résilience, ou comment passer du noir à la lumière ©Getty - Martin Flores / EyeEm
La résilience, ou comment passer du noir à la lumière ©Getty - Martin Flores / EyeEm
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Rencontre avec le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, traversé par la question de la résilience, l'acte de renaître de sa douleur. Dans "La nuit, j’écrirai des soleils", il interroge le pouvoir de la création littéraire, ou comment se remettre à la vie en écrivant, passant alors du noir à la lumière...

Avec

Le soleil n'est pas toujours joyeux, car le soleil n'est pas qu'une affaire de saison.
Si l'évocation de cet astre éveille en vous des images de plages paradisiaques et de baignades à gogo, c'est que l'absence de soleil ne vous a pas été trop cruelle... À ceux qui ont grandi dans l'ombre, loin des rayons lumineux, dans les enfers d'une enfance sans fête, avec dans le coeur l'oubli de parents disparus, à ceux qui ont grandi du côté de la nuit, et qui, depuis, cherchent des soleils, cette émission est dédiée...

Boris Cyrulnik a écrit sur ceux qui ont réussi à transformer des blessures en énergie de vivre, ou puiser dans leur énergie de vivre malgré leurs blessures.
Dans son dernier livre La nuit, j'écrirai des soleils, il raconte sa propre expérience, celle d’un enfant qui a grandi sans ses parents et qui a réussi à se construire malgré cela, grâce, notamment, à l’écriture..

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L'invité du jour :

Boris Cyrulnik, neuropsychiatre et écrivain

De quoi le soleil est-il la métaphore ?

De la chaleur affective… De la présence de quelqu’un qui, en nous rassurant, éclaire le monde. Sans elle, le monde n’est que brouillard. Je ne sais pas où aller, que penser, je suis petit, je ne connais rien du monde, ma mère n’est pas là. Elle ou un substitut, qui peut être un homme, arrive, le monde s’éclaire et mon monde affectif se réchauffe, je peux me remettre à vivre. Voilà la métaphore du titre de mon livre...    
Boris Cyrulnik

Des enfants privés de soleil

Le soleil n’est pas toujours une métaphore… On le voit avec l’exemple des 200 000 enfants roumains abandonnés par la politique criminelle de Ceaușescu, privés de mère, privés de soleil. Rien ne s’est développé, ils n’étaient que auto-centrés puisque le seul objet extérieur à eux-mêmes c’était leurs mains, leurs cris, leurs odeurs. Rien ne pouvait éclairer leur monde, qui n’était que brume. C’était un monde de glace… Certains de ces enfants ont pu se remettre à vivre mais certains n’ont pas pu se réchauffer…    
Boris Cyrulnik

Textes lus par Chloé Réjon :

  • Extrait du Gai savoir de Nietzsche, livre quatrième, paragraphe 320, dans les Oeuvres complètes volume 2, éditions Robert Laffont, traduction de Peter Putz
  • Extrait du Journal du voleur de Jean Genêt, éditions Gallimard, 1949

Sons diffusés :

  • Mixage d'ouverture réalisé par Thomas Beau, contenant tous les sons diffusés dans l'émission
  • Archive d'Alice Miller évoquant la pédagogie noire, France Inter, 21/10/1985
  • Archive de Jean Genet parlant du début de sa vie, Une vie une oeuvre, France Culture, 01/01/1992
  • Montage de Thomas Beau avec la voix de Gérard Depardieu dans plusieurs de ses films : Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau (1990), adaptation de la pièce de théâtre Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, La Chèvre de Francis Veber (1981), Les Fugitifs de Francis Veber (1986), Tenue de soirée de Bertrand Blier (1986)
  • Musique de Clint Mansell
  • Chanson de fin : Au P'Tit Bonheur, J'Veux Du Soleil 

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