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CAN 2019 : Serge Aurier, le capitaine indomptable des Eléphants de Côte d’Ivoire

Véritable star dans son pays où on lui pardonne volontiers ses excès, le sulfureux latéral droit est à la tête de la sélection ivoirienne.

Par Youenn Gourlay (Abidjan, correspondance)

Publié le 24 juin 2019 à 11h53

Temps de Lecture 2 min.

Serge Aurier à l’entraînement, à Madrid, le 31 mai 2019.

Malgré une fin de saison un peu à l’écart de son club de Tottenham, le joueur de 26 ans fait la fierté de nombreux Ivoiriens et sera le capitaine des Eléphants durant la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui se déroule du 21 juin au 19 juillet en Egypte. Après l’école, dans la commune de Cocody à Abidjan, un groupe de jeunes lycéens joue au foot sur un petit terrain. Abraham Guietemo porte sur son dos un vieux maillot vert de l’Ajax d’Amsterdam. « En vrai, je préfère Tottenham maintenant », rit-il, un peu honteux face aux moqueries de ses amis. « Serge Aurier est l’un des meilleurs latéraux du monde. J’aime sa capacité à encourager, à ne jamais laisser tomber, c’est un vrai leader. Après, chaque joueur a son caractère », ajoute-t-il, en référence aux nombreuses polémiques qui ont souvent entaché son image.

Formé à Lens puis considéré dès 2014 comme le meilleur arrière droit de Ligue 1, le natif de Ouaragahio, au centre-sud de la Côte d’Ivoire, gâche tout le 13 février 2016. Sur le réseau social Périscope, le joueur du PSG insulte en direct son entraîneur Laurent Blanc de « fiotte », puis certains coéquipiers de « guignol » et de « guez » (« nul » en argot). Malgré ses excuses, Serge Aurier sera sanctionné par le club parisien. L’international ivoirien, victorieux de la CAN 2015, jouera cinq semaines avec l’équipe réserve en CFA, la quatrième division française.

A peine huit mois plus tard, à Bouaké, le défenseur provoque un but contre son camp et le célèbre en mimant un égorgement devant un public ivoirien survolté. Très commenté, ce geste renforce l’image de bad boy du joueur. « Si on ne le portait pas dans notre cœur, ça aurait été mal pris. Mais il n’a pas été hué. Bien au contraire, Serge Aurier est adulé », avait alors réagi Zana Coulibaly, journaliste sportif au quotidien ivoirien Le Patriote.

« Un guerrier »

Un geste en réaction à une affaire dans laquelle Serge Aurier aurait insulté et frappé un policier sous l’emprise de l’alcool. Placé en garde à vue, il avait alors été condamné à deux mois de prison ferme, mais avait fait appel. « Il a fait ça parce que c’est un guerrier, il finit toujours par s’en sortir », estime le lycéen Paul André, maillot de la Juventus sur le dos.

Serge Aurier fait très régulièrement la « une » des journaux du pays, souvent sur fond de polémiques. En janvier, il avait été interrogé par la police de Londres, soupçonné de violences conjugales envers sa femme Hencha Voigt. Sans suite. L’Ivoirien semble toujours passer entre les gouttes.

A tel point que le sélectionneur ivoirien Ibrahim Kamara lui fait aujourd’hui confiance. Parfois remis en cause, le statut de capitaine n’est jamais monté à la tête du joueur. « Le plus important, ce n’est pas le brassard ni qui le porte. C’est plutôt l’harmonie du groupe qui se bat pour atteindre ses objectifs », avait-il alors répliqué sur une chaîne ivoirienne.

Son père Léon Gbizié, décédé en avril, était lui aussi un Eléphant en son temps. « C’était un bagarreur, un très bon avant-centre, mais il était plus discipliné que son fils », se souvient Die Foneye, ancien ami et coéquipier du père disparu. Même s’il n’a passé qu’une dizaine d’années auprès de son père au pays avant de suivre sa mère en banlieue parisienne, Serge Aurier reste très attaché aux siens. « Les seuls moments où je suis vraiment libre, c’est quand je vais en sélection, avait-il un jour précisé sur Canal+. Là, j’ai des gens qui me connaissent et qui m’apprécient comme je suis. Pourquoi vais-je changer ? » Un Eléphant décidément indomptable.

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