Une canicule au mois de juin : 2050, c’est déjà maintenant ?

Lors de ce bulletin météo, Evelyne Dhéliat annonçait des températures allant jusqu’à 43 degrés.

Lors de ce bulletin météo, Evelyne Dhéliat annonçait des températures allant jusqu’à 43 degrés. CAPTURE D'ÉCRAN / TF1

En 2014, TF1 présentait une « météo du futur » annonçant les températures de 2050. Des cartes qui ressemblent à celles d’aujourd’hui, mais qu’il faut prendre avec prudence, selon un climatologue de Météo France.

Alors que la France s’apprête à affronter une intense mais brève vague de chaleur, un bulletin fictif d’Evelyne Dhéliat présentant la météo de 2050 a refait surface. Une carte écarlate, des températures grimpant jusqu’à 43 degrés… Une fiction qui a actuellement tout du réel. Mais ces prévisions doivent cependant être prises avec du recul selon un climatologue de Météo France.

« Madame Monsieur bonsoir, annonce comme tous les jours Evelyne Dhéliat en ouvrant son bulletin sur TF1. Encore de fortes chaleurs en ce 17 août 2050 avec un soleil de plomb à peine voilé. La presque bonne nouvelle c’est que cette canicule touche à sa fin. »

Publicité

Diffusées en décembre 2014, ces images avaient été tournées par l’animatrice et TF1 dans le cadre d’une campagne de sensibilisation contre les dangers du réchauffement climatique. Des bulletins similaires avaient été diffusés en Allemagne, au Canada ou encore au Vietnam sous la direction de l’Organisation météorologique mondiale en marge de la Cop 20 organisée au Pérou.

« Le bulletin était un exercice de sensibilisation »

Les températures annoncées, proches de celles que va subir la France cette semaine, ont intrigué les internautes qui ont à nouveau partagé cette vidéo sur les réseaux sociaux. Une question se pose alors : en 2019, aurions-nous déjà atteint les prévisions météorologiques de 2050 ?

Pour Michel Schneider, climatologue à Météo France contacté par « L’Obs », il faut prendre ces cartes avec prudence : « Le bulletin d’Evelyne Dhéliat était simulé, un exercice de sensibilisation, explique-t-il. Il faut donc relativiser ces cartes et les prendre avec du recul. »

A lire aussi

Pour autant, ces températures restent alarmantes et sont bien le reflet du réchauffement climatique : « Il faut s’attendre à avoir de plus en plus de vagues de chaleur de ce type », met-il en garde.

Publicité

« Elles ne seront sans doute pas plus sévères que celles que nous avons déjà observées, l’été de 2003 représentant la barre la plus haute. Par contre, elles arriveront plus souvent mais aussi plus tôt dans l’année. Le phénomène que nous connaissons actuellement est d’ailleurs en lui-même plutôt précoce. »

Des températures correspondant aux scénarios les plus pessimistes

Concernant les cartes catastrophiques qui s’annoncent avec de températures excédant les 40 degrés et, selon plusieurs médias, des « températures ressenties » atteignant 48 degrés, Michel Schneider estime qu’elles « correspondent aux trajectoires » du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

A lire aussi

Plusieurs scénarios sont ainsi envisagés par le GIEC mais selon Michel Schneider, ces températures en 2019 correspondent aux plus pessimistes.

Selon un rapport de l’ONU remis en novembre 2018, le monde s’éloigne de l’objectif de ne pas dépasser 2 degrés de réchauffement climatique. Si les Etats n’augmentent pas leur niveau global d’engagement, la planète pourrait ainsi aller vers un réchauffement de 3 degrés à la fin du siècle.

Sur le sujet Société

Sujets associés à l'article

Annuler