"Ces propos sont préjudiciables à la cohésion du mouvement et nuisent à son image alors que l'ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée, ndlr) va faire l'objet dans les semaines qui viennent de débats à l'Assemblée nationale", relève la Commission des conflits de LREM dans un communiqué, en déplorant "la fréquence et le caractère pernicieux des propos" tenus par Agnès Thill.
Déjà entendue en février par cette commission pour des déclarations contre la PMA - elle avait notamment comparé la souffrance des femmes seules ayant recours à la PMA à celle de "droguées", la députée de Beauvais n'avait reçu qu'une simple "mise en garde" après s'être engagée "à faire attention à ses propos". Mais d'autres propos ont depuis provoqué l'exaspération de certains de ses collègues députés qui ont menacé de quitter LREM si elle n'était pas exclue.
"Lobby LGBT"
En avril, reprenant un article du journal Têtu qui faisait part du "coming out médiatique" du secrétaire d'Etat Gabriel Attal sur son homosexualité et son désir de paternité, Agnès Thill avait tweeté: "Au moins la couleur est annoncée. #bioéthique en juin".
Le 5 juin, dans une interview publiée dans le magazine L'Incorrect, fondé par des personnalités entre droite et extrême droite, l'ex-directrice d'école a en outre affirmé que la future révision des lois de bioéthique, qui prévoit l'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules, "restera dans l'histoire comme celle qui aura évincé les pères de la naissance et de l'éducation des enfants".
Agnès Thill, âgée de 55 ans, a également évoqué ces derniers mois l'existence d'un "puissant lobby LGBT" au Palais Bourbon et déploré l'"absence de genre dans le mot parent" qui "favorise(rait) l'éclosion d'écoles coraniques ". Des associations comme Urgence Homophobie et Stop Homophobie avaient demandé "expressément" son expulsion de LREM via une lettre ouverte cosignée par des parlementaires et des personnalités dont l'humoriste Muriel Robin.