Écho de presse

L'été 1911 en France : deux mois et demi de fournaise et 40 000 morts

le par

« 8, impasse Mortagne, dans le onzième arrondissement, quarante à cinquante locataires sont obligés de passer leurs nuits sur le trottoir », photo parue dans le Journal le 14 août 1911 - source : RetroNews-BnF

En 1911, les Français vivent deux mois et demi d’extrême sécheresse et de températures anormalement élevées. Une canicule parmi les plus longues de l'histoire qui fera quelque 40 000 morts, principalement des enfants en bas âge.

En juillet 1911, une vague de chaleur exceptionnelle déferle sur l’Europe, après avoir fait des dizaines de morts aux États-Unis.

Russie, Angleterre, Belgique, Pays-Bas, Suisse, France... Partout l'on suffoque sous l'effet de températures en hausse continue.

En France, c’est le début d’un épisode caniculaire inédit – sujet brûlant dont se saisissent les journalistes, tour à tour pédagogues, rassurants, fatalistes, ironiques ou exaspérés.
 
La vague de chaleur est « encombrante, envahissante, indiscrète, partout elle pénètre, elle s'insinue, elle se glisse, et sa présence pesante, alourdissante, migraineuse, se fait sentir, s'impose impérieusement », commente le très littéraire Gil Blas, tandis que Le Petit Caporal tente d'en prendre son parti en se réjouissant des conséquences sur l’agriculture : 

«​ La vague de chaleur passe pour tout de bon sur la France : elle produit un relèvement de température progressif sur l'ouest et le nord de l'Europe. Il faut s’en réjouir pour notre agriculture, que les pluies récentes avaient largement gratifiée. Quelques semaines de ce temps chaud nous promettent de belles récoltes avec du grain beau, bien nourri, et d'un bon rendement. [...]

Que cette perspective des lauta s...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.