La canicule qui touche la France cette semaine n'a pas que des conséquences sur notre santé. Elle affecte aussi notre productivité. Une étude publiée dans The Lancet a estimé qu'en 2017, année marquée par un été particulièrement chaud, 153 milliards d'heures de travail avaient été perdues à cause de la chaleur à travers le monde, majoritairement dans le secteur de l'agriculture.

Avec des températures qui dépassent les 40°C, notre cadence va forcément en prendre coup. Pauses à rallonge, fatigue, sueur… Difficile de fournir la même quantité de travail lorsque la canicule frappe. Pour preuve, en 2017 – année déjà marquée par un été parmi les plus chauds depuis 1900 – 153 milliards d’heures de travail ont été perdues en raison des vagues de chaleur dues au changement climatique, selon un rapport publié dans la revue médicale The Lancet.
Cela représente un peu plus de quatre milliards de semaines à 35 heures. Un chiffre en hausse de 60 % par rapport à l’année 2000. Le secteur le plus touché est celui de l’agriculture. Il cumule à lui seul 80 % des heures perdues, suivi par l’industrie (17,5 % des heures perdues) puis les services (2,5 %). Et sans surprise, ce sont les pays les plus pauvres qui sont davantage touchés tels que l’Inde, les pays d’Asie du sud-est, l’Afrique subsaharienne ou encore l’Amérique du Sud.
2 000 milliards de dollars par an
En 2016, une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation internationale du travail (OIT) avait calculé que la baisse de la productivité liée aux fortes chaleurs coûterait chaque année 2 000 milliards de dollars d’ici 2030. Pour certains secteurs comme l’agriculture ou l’industrie, la perte de productivité pourrait atteindre les 20 % entre 2050 et 2100.
Pour la région Asie et Pacifique, le Cambodge serait le pays le plus touché avec des pertes de productivité estimées à 5,1 % par heure de travail. En Afrique, le Burkina Fasso serait le plus frappé par ce phénomène avec des pertes potentielles de 4,1 %. Pour la France, la perte est évaluée à 0,01 % pour une hausse de 1,5°C, et 0,3 % pour une augmentation de 4°C.
Lors de la canicule de 2003, la croissance française avait été amputée de 0,1 à 0,2 point de PIB, soit entre 15 et 30 milliards d’euros. Mais celle-ci avait eu lieu la première quinzaine d’août, période réputée calme sur le plan économique. Le côté positif, c’est qu’au-delà de 25°C, chaque degré supplémentaire entraîne une hausse du volume des ventes de boissons de 5 à 7 %. Les ventilateurs et climatiseurs se vendent aussi comme des petits fours… Malgré leur impact négatif sur les îlots de chaleur et le réchauffement climatique.
Concepcion Alvarez, @conce1

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