Brest. Coups de feu devant la mosquée : ce que l’on sait

Plusieurs coups de feu ont été tirés ce jeudi vers 16 h devant la mosquée du quartier de Pontanézen à Brest. Deux personnes ont été blessées, dont Rachid El Jay, l’imam un temps controversé. L’auteur présumé des coups de feu a été retrouvé mort.


Les faits


Ce jeudi, peu après 16 h, une Clio 3 grise s’est arrêtée devant la mosquée Sunna de Brest, située dans le quartier de Pontanézen, rue de Gouesnou. Un homme est sorti du véhicule et s’est rapproché de Rachid El Jay, imam brestois un temps controversé.

D’après Hosny Trabelsi, adjoint au maire de Brest chargé du quartier de l’Europe qui englobe le quartier de Pontanézen, l’imam sortait de la mosquée avec l’un de ses amis lorsqu’« une personne s’est présentée voulant faire une photo avec l’imam, ce que l’imam a accepté ».

Brest. Coups de feu devant la mosquée : ce que l’on sait
(LE TÉLÉGRAMME/Didier Déniel)

Une discussion s’est engagée. Le ton est monté. Entre six et sept coups de feu ont été tirés. Deux hommes ont été blessés : l’imam et l’un de ses proches. Le tireur s’est ensuite enfui à bord de son véhicule. La voiture a été retrouvée au bord d’un champ à Guipavas, vers 19 h 30. Le corps du tireur présumé gisait à 200 mètres de là. Deux armes auraient été retrouvées à côté du cadavre. L’homme se serait suicidé d’une balle dans la tête.


Les victimes


Rachid El Jay, également connu sous le nom de 
Rachid Abou Houdeyfa, aurait reçu quatre balles : deux dans l’abdomen, deux dans les jambes. L’autre blessé a été touché par deux balles dans les jambes. Il s’agirait, selon plusieurs témoins, de l’homme qui assurait les captations vidéo des prêches controversés de l’imam.

Rachid Abou Houdeyfa, de son vrai nom Rachid Eljay, l’imam brestois blessé par balle ce jeudi devant la mosquée Sunna de Brest.
Rachid Abou Houdeyfa, de son vrai nom Rachid Eljay, l’imam brestois blessé par balle ce jeudi devant la mosquée Sunna de Brest. (LE TÉLÉGRAMME)

Les victimes ont d’abord été soignées par un pharmacien, dont l’officine se situe à quelques dizaines de mètres de la mosquée. Ce dernier a prodigué les premiers secours avant la prise en charge complète des blessés. Ils ont ensuite été transportés au CHU de la Cavale Blanche. Aucun pronostic vital n’est engagé.


L’auteur présumé


Le tireur présumé qui a été retrouvé mort, face contre terre, au fond d’une vallée boisée de Guipavas, aux portes de Brest, serait selon nos informations un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années qui résidait dans l’agglomération lyonnaise. Son identité a été confirmée. Selon plusieurs sources, l’homme aurait revendiqué son action sur Facebook avant de se donner la mort. Il aurait également laissé des documents écrits près du lieu où il a été retrouvé mort. Nous n’avons pas pu consulter ces messages. « Il est connu des services de police mais n’est pas fiché, et n’est pas connu comme appartenant à un mouvement d’extrême droite », a précisé une source policière.


Le dispositif policier et de gendarmerie


Tous les effectifs de police de Brest ont été mobilisés quelques minutes après les faits. Le quartier de la mosquée a été bouclé et les recherches de tireur ont débuté. La gendarmerie a engagé d’importants moyens qui ont permis de localiser le suspect (plus de 60 militaires, avec moyens cynophiles, un hélicoptère de Saint-Nazaire, PSIG de Brest, motards de l'EDSR, gendarmes mobiles de Brest). La traque aura duré trois heures avant la découverte de la voiture et du corps à Guipavas. Des doutes sur la présence d’une seconde personne ont définitivement été écartés peu avant 21 h.


L’enquête


Quelles ont été les motivations du tireur ? A-t-il bénéficié d’une complicité ? La PJ de Brest a été saisie de l’enquête. Selon nos informations, le jeune tireur présumé ne serait pas connu pour appartenir à la mouvance d’extrême droite, ni à l’islam radical.

Jeudi soir, l’identité du tireur présumé a été confirmée : Karl F., l’homme retrouvé mort à Guipavas, est bien celui qui a fait feu à plusieurs reprises sur l’imam et l’un de ses proches devant la mosquée. Selon nos informations, il a expliqué son geste dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux.

Ce vendredi matin, le procureur de la République de Brest, Jean-Philippe Récappé, a indiqué que « les éléments recueillis à l’heure qu’il est ne permettent pas de considérer qu’il s’agit d’un attentat ». La section antiterroriste du parquet de Paris ne s’était pas saisie de l’affaire.

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