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Sale temps pour les caricaturistes. Le 10 juin, le New York Times, quotidien le plus prestigieux du monde, a annoncé l'arrêt des caricatures dans ses pages, à la suite de la parution en avril d'un dessin jugé antisémite. En Allemagne, c'est au tour de Franziska Becker d'être au cœur d'une polémique qui rappelle tristement celles sur Charlie Hebdo. La caricaturiste et auteure de bande dessinée doit, le 29 juin, recevoir à Berlin le prix Hedwig-Dohm (une grande pionnière du féminisme allemand au XIXe siècle) récompensant l'ensemble de son œuvre. Mais sur Twitter, l'annonce a déclenché une avalanche de critiques.
En cause : des dessins jugés « islamophobes » et « racistes ». L'auteure féministe Sibel Schick estime ainsi que ce prix récompense un travail « misogyne » et qui « invite à la violence contre les femmes ». Le journaliste et éditeur Jakob Augstein a expliqué que « les caricatures sont bonnes quand elles rapetissent les grands, et non pas quand elles tapent sur ceux qui sont tout en bas. C'est pour cela aussi que les caricatures antimusulmanes de Charlies Hebdo étaient mauvaises. C'est une question de pouvoir ». Theresa Bücker, rédactrice en chef du magazine féminin en ligne Édition F, a, elle, twitté : « Pfff. Je viens de regarder quelques-uns de ses dessins, cela donne le vertige, ils sont si souvent racistes, surtout contre les femmes portant le voile. »
Lire aussi La fin du dessin politique dans le « New York Times » désole les caricaturistes
Une féministe qui n'épargne pas l'Église catholique
Née en 1949, Franziska Becker s'est engagée dans le mouvement féministe dans les années 1977. Pionnière dans un monde des caricaturistes très masculin, étant l'une des premières à traiter par l'humour du sexisme, elle collabore depuis 1977 au magazine Emma fondée par Alice Scharzer, amie de Simone de Beauvoir et féministe la plus célèbre outre-Rhin. Franziska Becker a aussi travaillé pour le magazine satirique Titanic ou l'hebdomadaire Stern. Dans un de ses dessins, on voit par exemple une nounou voilée qui explique « mon voile est mon choix de confort vestimentaire personnel. Cela n'a rien à voir avec mon travail ! », alors que, à ses côtés, des enfants jouent avec des « camions kamikazes » ou des poupées voilées. Un autre montre une banquière voilée qui déclare à un client : « Désolé, les versements ne se font plus qu'avec un accord écrit de l'époux, père, frère ou fils. » Si l'artiste ironise sur des personnages portant le voile intégral, elle n'a jamais épargné l'Église catholique par le passé.
Franziska Becker estime ces accusations « absurdes ». Selon elle, ses dessins ne se veulent pas critiques de l'islam, mais de l'islamisme. Pour Alice Schwarzer, qui s'engage depuis longtemps contre les islamistes, ces « fascistes du XXIe siècle », cette polémique représente « la première querelle allemande autour de caricatures ». « L'heure de l'idéologisation, de la police de la pensée et de la censure a sonné », assure la septuagénaire, qui est remise en question par les jeunes générations de féministes. Alice Schwarzer explique que Franziska Becker traite depuis 1991 des « fanatiques de l'islam » et des « propagandistes de la burqa », sans avoir jamais suscité d'indignations. « Vingt-huit ans après sa première caricature contre l'islamisme (et non pas l'islam !), voilà que Becker se voit reprocher d'être islamophobe et raciste. Une blogueuse d'origine turque a initié ces protestations – et certains l'ont suivie ». Alice Schwarzer rappelle que son magazine Emma est « fier » d'avoir été, au côté de Charlie Hebdo, le premier journal au monde à publier les caricatures de Mahomet en solidarité avec le danois Kurt Westergaard du Jyllands Posten. Le quotidien Die Tageszeitung, à gauche, a lui rappelé le célèbre mot du grand écrivain Kurt Tucholsky : « La satire a droit à tout. »
Qu’est ce qui différencie islam et islamisme, et si différences il y a, sont elles admises partout dans le monde arabo-musulman ? Tant que l’islam n’acceptera pas officiellement et notamment les points suivants :
1- la liberté de conscience
2- la possibilité pour un musulman de changer de religion sans être un apostât passible de la peine de mort
3- l’égalité entre les droits des hommes et des femmes
le distinguo entre islam et islamisme confine à discourir sur le sexe des anges.
Bien sûr, il y a des musulmans « modérés » qui seraient prêts à accepter ces lignes de fracture entre islam et islamisme, mais malgré tous les efforts de l’ONU, de Jean-Pierre Chevènement, et tant f’autres, jamais les instances officielles n’ont accepté de signer... Dès lors, Islam et islamisme c’est bonnet blanc et blanc bonnet !
Surtout de ce qui est dangereux et ridicule. Les religions n'échappent pas à la règle, l'Islam au premier chef.
Malheureusement les bien-pensants et autres tolérants ne font que se tirer une balle dans le pied. Attention au retour de bâton.
Le problème vient du fait qu'il est impossible de critiquer l'islamisme sans que la communauté musulmane, dans son ensemble, ne se sente pas visée.