ÉCONOMIE Le gouvernement présente la facture des gilets jaunes

Le gouvernement reconnaît de fait, dans un rapport publié ce dimanche, que les finances publiques se dégradent sous l’effet des mesures décidées en réponse au mouvement.
Francis BROCHET - 30 juin 2019 à 17:20 | mis à jour le 30 juin 2019 à 18:02 - Temps de lecture :
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Le ministère de l'Économie. Photo Loic VENANCE/AFP
Le ministère de l'Économie. Photo Loic VENANCE/AFP

Le mouvement des gilets jaunes a été dur, et sa facture est salée, avec une dette qui bat des records, reconnaît le gouvernement dans son rapport sur l’état des finances publiques.

En septembre de l’année dernière, avant le mouvement, le gouvernement prévoyait pour 2020 une diminution de la dette à 97,5%, il la remonte à 98,9%, soit autant que cette année. Quant au déficit, qu’il prétendait rabaisser à -1,4%, il l’attend désormais à -2,1% dans ce rapport préparant le débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée, le 11 juillet.

Le coût des baisses d’impôts

Les différences peuvent paraître minimes...

Mais 1% du PIB pèse environ 2,3 milliards d’euros ! Et l’évolution des finances françaises est en décalage avec celle de nos voisins, qui ont déjà réduit dette et déficit. "Cette divergence accrue entre la France et ses partenaires pourrait entraîner une dégradation de la qualité perçue par les investisseurs de la signature de la France", menaçait la semaine dernière la Cour des comptes.

Les mesures prises en réponse aux gilets jaunes, en décembre puis au printemps, vont coûter 17 milliards d’euros, a précisé le Premier ministre. Une part importante financera des diminutions d’impôts des entreprises (impôt sur les sociétés) et des ménages (suppression totale de la taxe d’habitation et nouvelle baisse de l’impôt sur le revenu), mesures qui vont soutenir la croissance (+1,4% en 2020).

Des ceintures à serrer

Le gouvernement mettra en avant ces éléments devant les députés. Mais il devra aussi leur préciser les économies budgétaires destinées à contenir à 0,5% la croissance des dépenses publiques (hors inflation). Le rapport cite "les secteurs du logement, des contrats aidés, de l’audiovisuel public, ainsi que le champ social dont l’assurance chômage, en plus de la revalorisation modérée de certaines prestations sociales, contenue à +0,3%".

À ce stade, il n’évoque pas d’économies sur les retraites, avant la grande réforme du système à points. Mais les ballons d’essai récemment lâchés sur ce point depuis Matignon donnent la direction du vent...