Immobilier : les classes moyennes incapables d'acheter dans les grandes villes

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Immobilier : les classes moyennes incapables d'acheter dans les grandes villes

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Les volumes de transaction atteignent des niveaux historiques, sur fond de hausse des prix dans les grandes agglomérations.
Les volumes de transaction atteignent des niveaux historiques, sur fond de hausse des prix dans les grandes agglomérations.
© Radio France - Claire Chaudière

2019 sera-t-elle une année record dans l'immobilier en volume de transactions, sur fond de hausse des prix dans les grandes agglomérations ? La FNAIM, la Fédération nationale de l'immobilier et Century 21 présentent leurs chiffres pour le premier semestre 2019. Le plafond de verre pourrait avoir été atteint à Paris.

A conditions de crédit historiques, niveau de ventes historique. Rarement les taux d'intérêt auront été aussi bas et sur une aussi longue période. Conséquence : des projets d'achat en attente qui se concrétisent un peu partout, explique Laurent Vimont le président de Century 21 : "La hausse de plus de 10% d'activité par rapport à 2018 laisse entrevoir un nouveau record du nombre de ventes en 2019. Il va flirter avec le million de transactions. Ce qu'on n'avait jamais connu !"

Les Français ont une brique dans le ventre. Etre propriétaire fait sens pour eux, et les conditions de crédit viennent confirmer un projet d'achat. Ils passent du 'je veux' au 'je peux acheter'. 

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La hausse est limitée au niveau national : + 0,4%. Ce qui permet d'éviter "la surchauffe des prix" insiste le réseau d'agences immobilières. Le prix moyen s'établit à 2.599 euros le mètre carré au 1e semestre 2019, toujours en deçà du record observé au premier semestre 2011. Mais cette moyenne cache de forts contrastes selon les zones géographiques. 

Plafond de verre atteint à Paris ?

La hausse sur un an est plus forte dans les grandes agglomérations, où les classes moyennes et intermédiaires dégringolent dans le panel des accédants. Dans la capitale un achat sur deux est réalisé par des cadres supérieurs ou des professions libérales. Les employés et ouvriers ne représentent plus que 5% des acquéreurs à Paris : "la gentrification est très forte, note Laurent Vimont, même s'il semble qu'on ait atteint un plafond de verre dans la capitale avec le pallier des 10.000 euros en moyenne le mètre carré au printemps. Depuis, les prix se sont légèrement tassés ces dernières semaines à Paris."

Illustration des énormes disparités selon les territoires : pour un budget médian de 160.000 euros, il n'est possible d'acquérir que 16 mètres carré à Paris, contre 76 mètres carré à Orléans, précise la FNAIM. 

Sur l'ensemble du pays, les conditions avantageuses d'emprunt bénéficient tout de même aux catégories modestes, qui tirent le plus profit de la conjoncture et leur proportion parmi les acquéreurs augmente de 2,5% en un an. Ils sont à l'origine de 41% des transactions au niveau national. Les plus jeunes sont par ailleurs les plus actifs sur le marché. Les moins de 40 ans représentent près de la moitié des acquéreurs, selon Century 21. 

La Banque de France émet de son côté des inquiétudes face à l'endettement croissant des accédants à la propriété, dont le taux d'effort atteint un niveau important à 30%. Dans son dernier bulletin bimestriel, elle indique que les indicateurs rappellent par certains aspects la situation préoccupante de 2007-2008, juste avant la crise financière.

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