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Pourquoi quatre équipes vont gagner (presque) toutes les étapes sur le Tour de France

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Astana, Deceuninck-Quick Step, Jumbo et Bora ne laissent que des miettes de victoires aux autres formations depuis le début de saison. Pas de raison que ça change sur la grand-messe de juillet.
par Baptiste Bouthier
publié le 3 juillet 2019 à 6h38

Juillet l’annonce sans faille, revoilà le Tour de France pour trois semaines, à partir de samedi. En l’absence de pas mal de candidats potentiels à la victoire au départ, dont le quadruple lauréat Chris Froome, la succession de Geraint Thomas s’annonce plutôt ouverte. Mais les 21 étapes n’échapperont pas à quelques certitudes. Celle, par exemple, de voir briller quatre des 22 équipes participantes plus que les autres : Bora, Deceuninck-Quick Step (DQS), Astana et Jumbo. Logiquement, c’est parce que ces équipes disposent d’atouts redoutables. Mais c’est surtout au vu de leur début de saison que pronostiquer la domination de ces quatre formations paraît peu risqué.

S'il est l'épreuve phare de la saison cycliste, le Tour de France n'est pas la seule non plus : l'ensemble des plus grandes courses de la planète sont regroupées dans le calendrier World Tour de l'UCI (Union cycliste internationale). Avant le grand départ de Bruxelles samedi 6 juillet, 123 victoires (étapes et classements généraux des courses par étapes, courses d'un jour) ont été distribuées en World Tour depuis le 1er janvier et à elles seules, ces quatre équipes en ont remporté 70. Soit 56,9%.

Une telle proportion dans une première division mondiale forte de 18 formations est énorme. Derrière cette bande des quatre, aucune autre équipe n’émarge à plus de sept succès sur le World Tour et si le Tour de France se dispute au même rythme, cela ferait douze étapes pour le quatuor et seulement neuf à se partager pour les 18 autres au départ.

Une mainmise qui a parfois eu des airs un peu lassants au cours des six premiers mois de la saison : six étapes sur huit à Paris-Nice, cinq sur sept et le général sur Tirreno-Adriatico, cinq sur six et le général au Tour du Pays basque, six sur neuf au Tour de Suisse, neuf des treize courses d’un jour disputées dont trois des quatre plus importantes (Milan-San Remo, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège)… Jusqu’ici, le cyclisme en 2019 a souvent eu un air de déjà-vu.

Le Tour de France suivra-t-il la tendance ? Tous les pourvoyeurs de victoires de DQS, Jumbo, Bora et Astana ne sont pas présents sur la grand-messe de juillet, mais la grande force de ces quatre équipes est de ne pas voir leur bilan de victoires reposer sur les épaules d’un seul coureur. Seule Jumbo semble un peu plus mono-dépendante : neuf de ses seize succès sur le World Tour 2019 ont été obtenus par Primoz Roglic, absent du Tour, et seuls trois autres coureurs ont levé les bras pour la formation néerlandaise. Le slovène a aussi participé à la victoire collective au contre-la-montre par équipes sur Tirreno-Adriatico.

Chez Bora, DQS et Astana, à l’inverse, on dénombre huit pourvoyeurs de bouquets différents, signe d’une profondeur d’effectif à toute épreuve. Et bon nombre d’entre eux seront présents sur la Grande Boucle. De quoi dégoûter leurs adversaires ? Ceux-ci pourront se consoler en visant le maillot jaune : à part Jakob Fuglsang chez Astana, on ne retrouve pas de grand favori pour la victoire finale dans ces quatre équipes. Et c’est là qu’une autre formation entre en scène pour finir de se partager le gâteau. Avec le tenant du titre Geraint Thomas et la pépite colombienne Egan Bernal, la formation britannique Ineos – vainqueur de six des sept derniers Tours de France sous le nom de Team Sky – a de quoi voir venir.

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