Près de 90 % des insectes volants des hôpitaux transportent des bactéries potentiellement nuisibles. Et plus de la moitié d’entre elles sont résistantes à au moins une classe d’antibiotiques. Un constat édifiant et une nouvelle preuve des conséquences de notre surutilisation d’antibiotiques, notamment dans les établissements de santé.

9 INSECTES VOLANTS SUR 10 PORTENT DE DANGEREUSES BACTÉRIES

L’Organisation mondiale de la santé ne cesse de le répéter : notre surconsommation d’antibiotiques nous mène à une catastrophe sanitaire mondiale. En effet, les bactéries résistantes aux antibiotiques représentent un danger majeur pour notre santé.

Une nouvelle étude, publiée le 21 juin 2019 dans le Journal of Medical Entomology, démontre que près de 90 % des insectes volants dans les hôpitaux transportent des bactéries. Des chercheurs ont recueilli 19.937 insectes volants en 18 mois, dans 7 hôpitaux d’Angleterre.

Ils ont utilisé des pièges à mouches ultraviolets, des tue-mouches électroniques ainsi que des pièges collants. Plus des trois quarts des insectes recueillis étaient des mouches. Pour le reste, il s’agissait notamment de pucerons, de fourmis, d’abeilles, de guêpes et de papillons de nuit.

Après analyse, les chercheurs ont découvert que près de 9 insectes sur 10 portaient des bactéries potentiellement dangereuses, soit sur eux, soit en eux.

UNE FORTE PROPORTION DE BACTÉRIES RÉSISTANTES AUX MÉDICAMENTS

Parmi les souches bactériennes identifiées, plus de la moitié étaient des superbactéries. Cela signifie qu’elles sont résistantes à au moins une classe d’antibiotiques. Et 20 % d’entre elles sont déjà résistantes à de multiples classes d’antibiotiques. Lors de l’étude, l’antibiotique le moins efficace face à ces bactéries était la pénicilline.

Au total, ce sont 86 souches bactériennes qui ont été identifiées sur les insectes, notamment E. coli et la salmonelle. Pour Federica Boiocchi, auteure principale et doctorante de l’université Aston, la forte proportion de bactéries résistantes aux médicaments est « un rappel frappant de la façon dont notre surutilisation d’antibiotiques dans les établissements de soins de santé rend les infections plus difficiles à traiter ».

Toutefois, Anthony Hilton, professeur de microbiologie appliquée et co-auteur, se veut rassurant : « Les hôpitaux sont des environnements extrêmement propres et le risque que des insectes transportent des bactéries et les transfèrent aux patients est très faible. »

L’objectif des chercheurs, lorsqu’ils ont publié cette étude, était simplement d’informer. « Ce que nous disons, c’est que même dans les environnements les plus propres, il est important de prendre des mesures pour prévenir l’introduction de bactéries. »

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