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10 femmes qui font bouger le sport

Convaincues que la pratique sportive favorise autant le bien-être que l'empowerment et l'émancipation, elles invitent toutes les femmes à y prendre place. À l'occasion de la première conférence ELLE Active Sport ce 3 juillet, découvrez dix femmes qui font bouger le sport. 

Amandine Henry, footballeuse, capitaine des bleues

Amandine Henry, footballeuse, capitaine des bleues

Elle y a cru, et elle a bien fait ! À 29 ans, Amandine Henry est l’une des joueuses les plus talentueuses au monde. Pourtant, quand elle est arrivée, à 5 ans, sur le terrain de foot, attirée par « l’esprit collectif et le partage des émotions », il n’y avait pas beaucoup de filles. Et quand on a refusé qu’elle joue avec les garçons, alors qu’elle avait 10 ans, elle n’a pas compris ce qu’il se passait. Car, pour elle, les qualités que développe le football, « le mental, le travail et la rigueur, sont unisexes ».

Ses actions en 2019

Aujourd’hui, elle encourage chaque fille à « croire en ses rêves » (comme le dit le titre du livre qu’elle a publié en mai aux éditions Rageot) et n’est sûrement pas étrangère à la formidable croissance du nombre de jeunes licenciées dans le ballon rond. Elle vient de remporter une cinquième Champions League avec l’Olympique lyonnais, où elle est milieu de terrain, et a été nommée capitaine de l’équipe de France pour la Coupe du monde féminine la plus médiatisée de l’histoire du sport.

Nathalie Sonnac, conseillère au CSA

Nathalie Sonnac, conseillère au CSA

« La promotion du sport féminin est une question de cohésion sociale, un véritable enjeu de société ! » affirme Nathalie Sonnac. À son arrivée au Conseil supérieur de l’audiovisuel, en 2015, les performances féminines représentaient 7 % seulement des événements retransmis à la télé et à la radio. Or, elle en est certaine, si on offre plus de visibilité aux sportives, on attire à la fois plus de pratiquantes et d’annonceurs, et les spectacles s’améliorent…Ce qui engendre un cercle vertueux, avec des retombées sur le bien-être, la santé et l’inclusion sociale de toutes.

Ses actions en 2019

Pour développer cet écosystème, elle poursuit le travail qu’elle a engagé dès 2016 en lançant, avec le Comité national olympique et les ministères des Sports et des Droits des femmes, Les 4 Saisons du sport féminin. Désormais, près de 20 % des retransmissions sportives sont dédiées aux féminines, et « les audiences records des petites chaînes qui jouent le jeu sont très encourageantes ».

Nodjialem Myaro, présidente de la Ligue féminine de handball

Nodjialem Myaro, présidente de la Ligue féminine de handball

« La place subalterne des femmes dans le sport reflète tout simplement ce qui se joue dans la société », énonce-t-elle, réaliste. Mais Nodjialem Myaro n’est pas pour autant fataliste. Son sport, le handball, est parmi les plus ouverts, avec des équipes de loisir parfois mixtes et plus de 51 % de femmes au conseil d’administration de la fédération. Elle-même appartient à la génération qui a porté la professionnalisation du hand féminin grâce à ses très bons résultats : elle a été vice-championne du monde en 1999, et championne en 2003. Présidente de la Ligue féminine de handball depuis 2013, elle veut montrer que tout est possible pour les femmes qui osent prendre leur place.

Ses actions en 2019

Elle souhaite que les joueuses accompagnées par la LFH puissent concilier leur projet professionnel et leur vie de femme. Notamment concernant la maternité :« Autrefois, on mettait un terme à sa carrière pour avoir des enfants, note cette maman de jumeaux. Mais le fait d’être mère est une motivation supplémentaire, pas un frein ! »

Amélie Mauresmo, ex-numéro 1 mondial de tennis, coach

Amélie Mauresmo, ex-numéro 1 mondial de tennis, coach

Pionnière à plus d’un titre, Amélie Mauresmo restera dans l’histoire du tennis autant pour ses prouesses sportives que pour sa détermination à changer les mentalités. Elle demeure à ce jour la joueuse française la plus titrée. En assumant publiquement son homosexualité dès 1999 – dans un sport peu réputé pour son progressisme –, elle est l’une des rares sportives françaises à avoir fait son coming out et s’est prononcée depuis en faveur de la PMA pour les couples de même sexe… Puis elle a créé une nouvelle fois la surprise endevenant entraîneur d’un homme, Andy Murray, qui sera sacré numéro 1 mondial.

Ses actions en 2019

En décembre dernier, elle a renoncé au capitanat de l’équipe de France de Coupe Davis pour se consacrer à l’entraînement de Lucas Pouille, qu’elle accompagnait récemment à Roland-Garros : ses choix de femme libre restent une source d’inspiration pour beaucoup.

Isabelle Lamour, présidente de la fédération française d'escrime

Isabelle Lamour, présidente de la fédération française d'escrime

Quand elle a découvert l’escrime, à 6 ans, les filles n’avaient pas le choix des armes : interdites de sabre et d’épée, elles n’avaient droit qu’au fleuret. Isabelle Lamour l’a manié avec brio, et au top niveau, en équipe de France pendant dix ans. Elle a vu les choses évoluer au sein de cette discipline pourtant conservatrice. Depuis 2013, elle a pris la direction des opérations : seule femme présidente d’une fédération olympique, elle invite les autres à prendre des responsabilités dans le sport : « À elles d’oser s’imposer dans ces environnements masculins ! Le mouvement sportif a tout à gagner à la complémentarité. »

Ses actions en 2019

Elle poursuit la féminisation de sa discipline, qui compte actuellement 30 % de licenciées. En équipe de France, la parité est parfaite. Et les féminines – notamment les sabreuses, championnes du monde – sont très populaires. Grâce à ces « femmes combattantes et épanouies », l’escrime française a de beaux jours devant elle.

Sarah Ourahmoune, boxeuse, vice-présidente du Comité olympique

Sarah Ourahmoune, boxeuse, vice-présidente du Comité olympique

Sans elle, la boxe féminine française ne connaîtrait pas tant de succès. « Quand j’ai commencé, en 1996, les femmes pouvaient juste s’entraîner, sans faire de vrais combats de boxe », explique Sarah Ourahmoune. La première fois qu’elle a pu monter sur le ring, en 1999, les sensations l’ont transportée : « J’ai adoré le stress, l’euphorie, la peur… Mais j’ai dû gagner des combats pour gommer les stéréotypes de genre et me faire accepter ! » Capitaine d’une équipe de France dédaignée par la fédération, elle n’a pas cessé de dénoncer les différences de traitement entre hommes et femmes. Et si cette championne du monde a raccroché les gants du haut niveau après sa médaille d’argent à Rio, en 2016, elle continue de se battre pour faire bouger les lignes…

Ses actions en 2019

Ambassadrice de l’opération Femmes et Sport, elle est aussi vice-présidente du Comité olympique, en charge des mixités : elle y concentre ses actions vers la féminisation des instances dirigeantes. Et vient de publier « Mes combats de femme » (éd. Robert Laffont).

Marie-Françoise Potereau, présidente de Fémix' Sports

Marie-Françoise Potereau, présidente de Fémix' Sports

C’est peu de dire qu’elle s’est toujours consacrée à la cause des sportives ! « Coureur » cycliste à une époque où même le langage ne prenait pas les femmes en compte dans un sport construit, comme tant d’autres, « par et pour les hommes », Marie-Françoise Potereau est devenue la première femme entraîneur de sa discipline, et est désormais vice-présidente de sa fédération. « Plus les femmes seront nombreuses dans les instances dirigeantes, plus ces dernières se préoccuperont de sport féminin », affirme- t-elle. 

Ses actions en 2019

Avec Fémix’Sports, association dont elle est présidente et qui promeut la mixité et l’équité, elle forme et accompagne des femmes vers la prise de responsabilités. Plus de 600 d’entre elles ont déjà bénéficié du dispositif proposé. Cette année, les efforts se concentrent sur les hauts potentiels, en vue des J.O., avant une grande tournée de promotion des pratiques féminines prévue pour 2020. « Il y a un effet d’aubaine dans le recul de l’engagement associatif : les femmes doivent en profiter pour prendre leur place ! » estime-t-elle.

Marie-Amélie Le Fur, athlète et présidente du Comité paralympique

Marie-Amélie Le Fur, athlète et présidente du Comité paralympique

Sa différence, elle en a fait une force. Amputée d’une jambe après un accident de scooter en 2004, Marie-Amélie Le Fur a trouvé dans la course et l’athlétisme un formidable outil pour se reconstruire et réinventer sa vie. Et elle est montée au plus haut niveau, avec quatre titres de championne du monde (100, 200 et 400 mètres, plus saut en longueur), et huit médailles paralympiques, dont trois d’or. « Dans le paralympisme, le fait d’être une femme n’est pas un handicap supplémentaire, s’amuse-t-elle. Mais, ici comme ailleurs, les femmes doivent apprendre à surmonter la peur du regard masculin sur leurs compétences. »

Ses actions en 2019

À la tête du Comité paralympique depuis fin 2018, elle a à coeur d’y promouvoir la diversité et la mixité. Elle se réjouit aussi de donner aux petites filles l’envie d’aller vers le sport, « pour se connaître et se dépasser ». Première présidente à maintenir son activité d’athlète, elle s’entraîne en vue d’un nouveau record du monde de la longueur à Tokyo.

Corinne Diacre, sélectionneuse de l'équipe de France féminine de football

Corinne Diacre, sélectionneuse de l'équipe de France féminine de football

Elle est la première footballeuse à avoir dirigé des joueurs pros. Après une belle carrière de joueuse, dont douze ans en équipe de France, puis six passés à entraîner son ancien club de Soyaux, elle est devenue en 2014 la première entraîneur d’une équipe masculine professionnelle, au Clermont Foot 63. De quoi secouer ce milieu réputé machiste… Et si d’aucuns avaient à l’époque accusé le président du club clermontois de vouloir créer le buzz, celui-ci avait affirmé n’avoir misé que sur les compétences de la sportive. À raison : avec elle, le Clermont FC obtint ses meilleurs résultats, et Corinne Diacre fut sacrée « meilleur entraîneur de ligue 2 » par l’hebdomadaire « France Football » l’année suivante.

Ses actions en 2019

Sélectionneuse de l’équipe de France depuis 2017, elle a eu la lourde responsabilité de composer l’équipe des Bleues pour cette Coupe du monde à domicile. Une équipe qui nous a fait rêver et à qui on souhaite, évidemment encore beaucoup de succès. Les femmes sont peut-être l’avenir du foot français…

Clarisse Agbegnenou, championne du monde de judo

Clarisse Agbegnenou, championne du monde de judo

Est-ce parce qu’elle est née grande prématurée que Clarisse Agbegnenou a une telle rage de vaincre ? « Si je veux quelque chose, je l’obtiens ! Je me bats corps et âme pour arriver au bout », affirme-t-elle. Au plus haut niveau depuis une dizaine d’années, la judoka de 26 ans est triple championne d’Europe et triple championne du monde des moins de 63 kilos. Et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin ! À Tokyo, l’an prochain, pour elle, ce sera l’or ou rien…

Ses actions en 2019

Elle est maréchal des logis dans la gendarmerie, titulaire du diplôme d’entraîneur national de judo et entamera à la rentrée un cursus de coaching à HEC. Elle est marraine d’une école de judo à Paris, où elle transmet les valeurs de respect qui lui sont chères, mais aussi de l’association SOS Préma, ainsi que de l’opération Sport Féminin Toujours, qui promeut la représentation des sportives à la télé et à la radio. « J’ai toujours en tête des projets pour aider les autres », assure la jeune femme avec un grand sourire.

Stéphane Pallez, P-DG de FDJ

Stéphane Pallez, P-DG de FDJ

À la tête de la Française des jeux (FDJ), partenaire majeur du sport français, elle milite pour la diversité et l’égalité des chances.

ELLE. Quel est le rôle de FDJ dans la promotion du sport au féminin ?

Stéphane Pallez. Notre entreprise place la lutte contre les inégalités femmes-hommes au centre de ses valeurs : 40 % des collaborateurs FDJ sont des femmes, et nous avons pour objectif qu’elles soient représentées dans les mêmes proportions au sein de nos instances managériales d’ici à 2020. Et puisque nous sommes un acteur majeur de l’écosystème sportif et que le sport est un levier important de progression de l’égalité dans la société, c’est tout naturellement que nous avons souhaité nous engager aux côtés des sportives, pour défendre l’égalité des chances et faire de la mixité et de la diversité une vraie richesse. C’est un enjeu de société !

ELLE. Comment agissez-vous ?

Stéphane Pallez. L’égalité doit être effective sur les terrains comme sur les écrans, et parachevée dans les instances dirigeantes. Nous cherchons à créer un cercle vertueux avec toutes les parties prenantes. C’est pourquoi nous avons lancé en 2016 le programme Sport Pour Elles, qui s’appuie sur quatre piliers. 1/ L’encouragement de la pratique pour toutes, et notamment celles qui en sont éloignées pour des raisons sociales, économiques ou géographiques. 2/ Le soutien aux sportives de haut niveau (par exemple avec l’équipe cycliste féminine FDJ Nouvelle-Aquitaine). 3/ La médiatisation du sport féminin – je souhaite d’ailleurs que l’exposition donnée à la Coupe du monde féminine de football devienne une norme pour les futurs événements de sport féminin. 4/ Et, pour finir, la mobilisation des réseaux, de façon à permettre à des femmes d’accéder à des postes à responsabilités au sein des instances sportives.

ELLE. Vous organisez avec notre magazine l’événement ELLE Active Sport*, qu’en attendez-vous ?

Stépahne Pallez. L’objectif est de mettre en lumière les femmes qui font avancer le sport, de les faire témoigner sur leur parcours afin qu’elles puissent inspirer et encourager d’autres femmes. Et montrer que le sport est un formidable levier d’émancipation, d’empowerment et de bien-être !

*ELLE Active Sport, le 3 juillet à Paris. 

 

Par
Julie Touron
Julie Touron
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