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Cette information, médiatisée le 3 juillet, surgit peu après le dépôt d’une motion qui vise à interdire la pratique des thérapies de conversion destinées aux personnes homosexuelles, le 21 juin. Les initiateurs du projet, Rosmarie Quadranti et Angelo Barrile, s’étaient d’abord confrontés à un Conseil fédéral sceptique quant à l’existence de ce problème en Suisse, qui se manifeste généralement dans le cadre de thérapies non reconnues.
Des thérapies destructrices
Dans le cas de Lukas Kiener, il s’agit d’un médecin qui a proposé de remédier à l’homosexualité du jeune homme à travers l’EMDR, une technique visant à réduire les traumatismes en travaillant avec le mouvement des yeux. Le psychiatre a voulu rassurer son faux patient en lui indiquant que les 40 premières consultations seraient prises en charge par l’assurance, et qu’il serait facile de demander une prolongation.
Une situation qui inquiète Muriel Waeger, directrice romande de Pink Cross, la Fédération suisse des hommes gais et bi: «Ce type de «thérapies» est traumatisant pour les individus qui les subissent, d’autant plus qu’il s’agit souvent de personnes fragilisées, poussées à consulter par une famille aux valeurs trop conservatrices pour les accepter dans leur identité sexuelle. La situation empire lorsqu’une autorité médicale vient renforcer l’idée qu’il s’agirait d’une maladie.» Selon l’association Stop Suicide, la communauté LGBTQI+ est en effet deux à cinq fois plus touchée que la moyenne suisse par les risques de suicide. Le fait que ces pratiques dangereuses soient financées par les assurances maladie de base est selon elle affligeant.
Les mentalités contribuent au problème
L’Association suisse des psychothérapeutes et l’Association mondiale de psychiatrie condamnent déjà les thérapies de conversion, considérées comme des abus d’autorité. Le fait que le docteur Kiener ait pu effectuer ces prestations jusqu’ici souligne que le problème ne se situe pas seulement au niveau légal: pour Muriel Waeger, les psychiatres devraient faire l’objet de contrôles plus stricts, mais il faudrait également intervenir au niveau de l’éducation des médecins quant à la situation des personnes LGBTQI+.