Des chercheurs travaillent sur un minuscule robot en forme de méduse, qui serait capable de nager à l’intérieur de notre vessie pour délivrer des médicaments, dans le but de nous soigner. D’une largeur de seulement quelques millimètres, ce robot à commande magnétique imiterait le mouvement de la méduse, pour se déplacer à l’intérieur de notre corps.

Le biomimétisme comme fer de lance

Alors que d’autres robots s’inspirent du comportement du calamar, ce dernier se calque sur celui de la méduse. Composé de 8 petits bras magnétiques, ce minuscule robot pourrait bien se révéler très utile. Metin Sitti, directeur du département d’intelligence physique à l’Institut Max Planck, explique comment fonctionne le mouvement de ce robot méduse : « si vous appliquez un champ magnétique lent dans une direction ascendante, les bras se courberont lentement vers le haut. Ensuite, un signal magnétique descendant très rapide permettra aux bras de se plier très vite vers le bas ».

D’après les chercheurs qui travaillent sur ce projet, le robot serait aussi capable de capturer des objets. Sous sa base, aussi considérée comme la partie principale du robot, des micro-organismes pourront s’agréger et même si le robot n’a pas de mains, il sera en capacité de manipuler de petits objets. Ce mode de déplacement robotique, plutôt anodin pour un non-spécialiste, est en réalité une petite révolution pour les experts de ce domaine. Il s’agit d’un changement majeur qui ouvre la voie à de nouvelles techniques de soin.

Délivrer le bon médicament au bon endroit

Cependant, nous n’y sommes pas encore : avant qu’un tel robot puisse explorer le monde réel, les chercheurs devront trouver un moyen de les alimenter en énergie et de pouvoir les actionner à distance, avec des cellules hydrauliques, par exemple. Si cette technologie aboutissait un jour, il s’agirait d’une réelle avancée pour le domaine de la santé. Imaginez un robot méduse capable de se déplacer dans votre corps et de délivrer le bon médicament, au bon endroit.

Pour John Dabiri, ingénieur à l’Université de Stanford : « il s’agit d’une conception très astucieuse, qui reflète un intérêt croissant dans notre domaine de s’intéresser au biomimétisme et d’aller au-delà des robots classiques. L’exploration robotique nous promet de belles surprises et pourrait bien faire des prouesses dans le domaine de la santé ».