«Le mois le plus chaud jamais enregistré» : un record devenu banal à force d’être battu

À l’instar de juin 2019, mois de juin le plus chaud jamais enregistré dans le monde, les records mensuels ne cessent de tomber ces dernières années.

 Deux riverains traversent un brumisateur géant à Strasbourg (Bas-Rhin), le 28 juin dernier, en plein pic de canicule.
Deux riverains traversent un brumisateur géant à Strasbourg (Bas-Rhin), le 28 juin dernier, en plein pic de canicule. AFP/Patrick Hertzog

    Si la montée des températures était un sport olympique, on considérerait la période actuelle comme une des plus fastes de tous les temps. En effet, depuis quelques années, les records de température à la surface du globe ne cessent de tomber les uns après les autres. Chaque mois, chaque semestre, chaque trimestre, chaque année écoulé se hisse systématiquement parmi les « plus chauds jamais enregistrés » dans sa catégorie.

    Ce mardi, après une canicule d'une rare intensité en Europe, c'est juin 2019 qui a eu son heure de triste gloire, classé par le centre européen Copernicus (C3S)comme le plus chaud de l'histoire. Mais un mois plus tôt, mai 2019 avait été classé par l'Institut Goddard d'études spatiales (GISS) de la Nasa, qui recense l'évolution de la température à la surface du globe depuis 1880, troisième le plus chaud de l'histoire. Avril avait, lui, pris la deuxième place du podium, toujours selon le GISS.

    C'est bien simple, les 12 mois qui viennent de s'écouler sont tous dans le top 5 des plus chauds de l'histoire moderne, à l'exception de septembre 2018 (6e).

    Parfaite illustration du réchauffement climatique à l'œuvre

    À force de voir ces records tomber, on s'est demandé à quoi devait ressembler aujourd'hui le classement des crus les plus chauds, mois par mois. Et le résultat, obtenu en moulinant les données du GISS, s'il est sans surprise, n'est pas sans faire froid dans le dos. Pour chaque mois de l'année, le palmarès des éditions les plus chaudes depuis donc 140 ans est quasiment systématiquement trusté par… la dernière décennie.

    NB : le mois de juin 2019, qui a été le plus chaud selon le centre européen C3S, n'a pas encore été comptabilisé par le GISS et n'apparaît donc pas dans le tableau ci-dessous, basé sur les données américaines.

    Infographie LP
    Infographie LP AFP/Patrick Hertzog

    Pour comprendre ces classements, il faut jeter un œil sur les valeurs absolues : la courbe suivante représente l'évolution, depuis 1880, de l'écart de température moyenne annuelle par rapport à une « normale » calculée sur la période 1950-1980. Parfaite illustration du réchauffement climatique à l'œuvre, elle se passe clairement de commentaires.

    Infographie LP
    Infographie LP AFP/Patrick Hertzog

    Il y a donc fort à parier que le palmarès des « mois les plus chauds » soit encore largement bousculé dans les prochaines années.

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