Ils génèrent 80 000 tonnes d'emballages et 60 000 tonnes de déchets alimentaires par an mais ne trient pas leurs déchets. Les fast food, épinglés à de multiples reprises par le gouvernement, se sont engagés, le 11 juin à mettre en place le tri dans 70 % de leurs restaurants d'ici fin 2019 et 100 % d'ici 2021. L'idée d'une collecte mutualisée entre établissements fait son chemin pour répondre aux exigences environnementales. 

Du tri dans les fast-foods. Sous la pression du gouvernement, les géants de la restauration rapide, McDonald’s, KFC, Burger King, Starbucks ou encore Domino’s Pizza notamment, se sont engagés à respecter en trois ans leurs obligations en matière de tri des déchets, jusqu’ici largement ignorées dans le secteur. Pour cause, une enquête menée fin 2018 par le ministère a montré qu’aucun des 50 établissements inspectés ne recyclait ses déchets, sur un secteur de la restauration rapide qui génère quelque 80 000 tonnes d’emballage et 60 000 tonnes de déchets alimentaires par an.
Le "contrat d’engagement de la restauration rapide pour le tri de leurs déchets", qu’ils ont signé, les oblige à rendre au moins 70 % de leurs restaurants opérationnels pour le tri des déchets d’ici fin 2019, puis 90 % au 31 décembre 2020 et 100 % au 31 décembre 2021. 30 000 points de vente servant plus de 6 milliards de repas chaque année sont concernés.
"La réputation est parfois plus importante que la sanction"
Outre les cinq géants déjà mentionnés, les signataires sont les sociétés Subway, Class’Croute, Exki, La Mie Caline, La Croissanterie, Paul, Jour Healthy Groupe, Five Guys, Cojean et Pomme de Pain. Seule l’enseigne Brioche Dorée, elle aussi conviée à la réunion de mardi, a refusé de signer. Les enseignes signataires devront rendre compte tous les six mois et "restaurant par restaurant" de "l’état d’avancement du déploiement", précise le texte. Toutefois certains établissements "pouvant présenter des contraintes opérationnelles" obtiendront "plus de temps".
Le secrétaire d’État à la Transition écologique, Brune Poirson "ne s’interdit pas" d’alourdir les sanctions prévues en cas de non-respect des obligations du secteur en matière de tri, dans le cadre du projet de loi sur l’Économie circulaire qui sera présenté en conseil des ministres à l’été, a-t-elle déclaré à la presse au sortir de la rencontre. Pour l’heure, a-t-elle rappelé, les enseignes risquent "des amendes et des sanctions pénales". Mais c’est aussi sur la réputation des entreprises que le gouvernement compte s’appuyer. "Pour beaucoup de ces entreprises, la réputation est parfois plus importante que la sanction", a déclaré Brune Poirson.
Une collecte mutualisée entre fast-food
Les établissements de restauration rapide sont tenus d’effectuer un tri des cinq flux (papier, carton, verre, plastique et métaux) obligatoire depuis juillet 2016, ainsi qu’un tri à la source des biodéchets en cuisine et en salle (pour ceux générant plus de 10 tonnes de biodéchets par an, et qui s’étendra à tous les restaurants d’ici à 2024).
Si les enseignes de restauration rapide invoquent volontiers des carences dans les systèmes de collecte des déchets pour expliquer leurs difficultés à respecter la loi, le ministère a assuré mardi que les opérateurs nationaux du secteur "ont confirmé être en mesure d’assurer la collecte des déchets de l’ensemble des établissements de restauration rapide sur tout le territoire". En outre certaines chaînes de fast-food s’organisent, indique le ministère, "pour avoir recours à un service de collecte mutualisé entre établissements situés dans un même secteur géographique".
La rédaction avec AFP

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