Un véritable thème de campagne et de crispation à quelques mois des élections municipales. Le nombre de chantiers à Paris a de nouveau augmenté pour atteindre les 7396 au 1er juillet, soit environ 1300 de plus qu'en avril.

Au total, 3534 chantiers relèvent des travaux de tiers (ravalement de façade, travaux de réfection... sur des immeubles de particuliers), 3219 des "opérateurs de réseaux" (en l'occurrence les concessionnaires, gaz, électricité...) et 643 relèvent de la Ville de Paris, précise la mairie, confirmant des chiffres publiés dans Le Parisien. Au total, 7396 chantiers sont en cours à Paris contre 6079 dénombrés fin mars.

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"Nos chantiers sont très impactants mais largement minoritaires", souligne Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris en charge de l'urbanisme. Il cite notamment les sept places parisiennes rénovées et végétalisées, "les petits chantiers liés au verdissement de la ville", dont les arbres plantés.

"Dans 90% des cas, les travaux ce n'est pas nous", martèle-t-on à l'Hôtel de Ville, qui "ne peut pas refuser quand des acteurs comme GRDF demande à faire des travaux". Autre exemple : "Les travaux d'installation des nouveaux panneaux publicitaires en lieu et place des panneaux Decaux", qui ne durent que quelques heures mais sont comptés dans les chantiers, précise cette même source. Au total, "il y a 4614 zones de chantier", qui comprennent plusieurs emprises de chantier, à Paris, ajoute celle-ci.

Des chantiers "terminés aux alentours de cet été" ?

Pour mieux informer les Parisiens, la mairie a décidé de mettre sur son site internet une carte interactive qui permet de zoomer dans chaque rue et chaque arrondissement pour savoir de qui relève le chantier, et qui le mène. En outre, les Parisiens sont invités à signaler "toute anomalie depuis l'application 'Dans ma rue'".

Interrogée sur BFMTV fin juin, la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo avait assuré que les chantiers actuellement en cours à Paris seraient "terminés aux alentours de cet été majoritairement". Dimanche, la place de la Nation désormais "végétalisée", avec plus d'espace pour les piétons et cyclistes et moins de voies pour les véhicules, doit ainsi être inaugurée par Anne Hidalgo et des Parisiens, a-t-on appris auprès de la mairie.

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"Je comprends que ça génère beaucoup de gênes" et "je compatis", avait déclaré la maire de Paris, mais "un changement de comportement (est) indispensable quand on voit la canicule" pour diminuer la pollution dans la capitale, qui engendrent des travaux.

La mairie de Paris met en cause la région Île-de-France

Dans un courrier daté du 12 juin, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse pointe du doigt des "difficultés persistantes sur certaines lignes" de bus, avec "une dégradation des temps de parcours et des conditions de transport des voyageurs" causés par les travaux. L'élue demandait dans sa lettre adressée à Anne Hidalgo que "la Ville de Paris puisse confirmer la fin la plus rapide possible des chantiers".

"Je souhaite attirer votre attention sur certains de ces chantiers dont vous êtes responsable et qui perturbent gravement la circulation à Paris", a sèchement répondu jeudi soir Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris en charge de l'Urbanisme. L'élu cite notamment "les travaux de prolongement de la ligne 14 jusqu'à mairie de Saint-Ouen", annoncée initialement en 2017 et repoussée depuis à septembre 2020, ce qui crée "des perturbations particulièrement difficiles porte de Clichy (...) depuis bientôt quatre ans", ajoute l'élu dans un courrier.

En outre, il cite les lignes 14 jusqu'à Orly, 12 jusqu'à la mairie d'Aubervilliers, 4 jusqu'à Bagneux, "le prolongement d'Eole à l'ouest, de la ligne 11 à l'est", créant par endroit la congestion du trafic.