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Militaires et opposants ont trouvé un accord sur une transition du pouvoir au Soudan

Le Conseil souverain sera alors dirigé de manière «alternée» durant les trois prochaines années. Les deux camps se sont aussi mis d'accord pour l'ouverture d'«une enquête transparente» sur la dispersion du sit-in du 3 juin

Des manifestants rassemblés devant le QG de l'armée à Khartoum, le 2 mai 2019. — © REUTERS
Des manifestants rassemblés devant le QG de l'armée à Khartoum, le 2 mai 2019. — © REUTERS

Après des semaines d'un bras de fer politique, les généraux au pouvoir au Soudan et les chefs de la contestation «se sont mis d'accord». Une instance dirigée de manière «alternée» mènera la période de transition à venir qui durera environ trois ans, a annoncé en conférence de presse le médiateur de l'Union africaine (UA), Mohamed El-Hacen Lebatt.

Il n'a pas détaillé le mécanisme qui sera utilisé. Mais selon un plan de transition établi par les médiateurs de l'UA et de l'Ethiopie, le Conseil souverain devait initialement être présidé par un militaire pendant 18 mois, avant qu'un civil ne prenne la relève jusqu'à la fin de la transition.

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Grâce à une médiation de l'Ethiopie et de l'UA, les deux camps ont relancé mercredi des pourparlers cruciaux qui portaient principalement sur la direction du Conseil souverain. La reprise des pourparlers intervenait dans un contexte tendu, après la dispersion le 3 juin d'un sit-in de manifestants devant le QG de l'armée à Khartoum, qui a fait des dizaines de morts et provoqué un tollé international.

Un accord sur une enquête

Les deux camps se sont mis d'accord pour «une enquête minutieuse, transparente, nationale et indépendante, sur tous les incidents violents malheureux qu'a connus le pays ces dernières semaines», a souligné Mohamed El-Hacen Lebatt en conférence de presse.

A ce jour, la contestation réclamait une enquête indépendante et internationale surla dispersion du sit-in, ce que les généraux ont refusé après avoir mis sur pied leur propre comité d'investigation militaire.

Le Conseil militaire a pris les rênes du pays après la destitution et l'arrestation le 11 avril du président Omar el-Béchir sous la pression de la rue. Il était engagé depuis dans un bras de fer avec le mouvement de contestation qui réclame le transfert du pouvoir aux civils.

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