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15 expos gratuites qui illuminent l’été dans toute la France

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Vos vacances vous ont ruiné ? On vous l’accorde, difficile de courir les musées lorsque son compte en banque fait grise mine… De La Défense au musée des Beaux-Arts de Rouen, en passant par La Panacée à Montpellier et l’Abbaye de Maubuisson, tour d’horizon des expositions gratuites dans toute la France pour profiter de l’été en toute sérénité.

1. Une exposition long-courrier à Roissy

Première étrangère entrée dans la ville de Lhassa, au Tibet, en 1924, Alexandra David-Néel avait fait de l’Asie son royaume. Dès ses 23 ans, Louise Eugénie Alexandrine Marie David se mettait en marge du monde qui l’avait vu naître et embarquait pour le Sri Lanka, disciple polyglotte de l’anarchiste géographe Élisée Reclus. Celle que l’on appellerait la « Dame-Lama » est à l’honneur de « Voyages d’explorateurs », organisé par le quai Branly mais… au sein de Paris-Charles de Gaulle. Une exposition dans un aéroport, est-ce bien sérieux ? Le musée parisien n’a pas lésiné sur les prêts pour évoquer les aventuriers qui – de George Catlin à Claude Lévi-Strauss – ont, au fil de leurs collectes, contribué à son enrichissement. Situé au cœur du terminal E, l’Espace musées qui accueille ces trésors est 100 % conforme aux normes muséographiques, que l’on se rassure. Un voyage en soi !

Par Emmanuelle Lequeux

À gauche, Alexandra David-Néel et à droite, George Catlin “Ee-ah-Sa-Pa (La Roche Noire), chef des Nee-Cow-e-je, bande de la tribu des Sioux” vers 1846
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À gauche, Alexandra David-Néel et à droite, George Catlin “Ee-ah-Sa-Pa (La Roche Noire), chef des Nee-Cow-e-je, bande de la tribu des Sioux” vers 1846

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© Ville de Digne-les-Bains et © Musée du quai Branly-Jacques Chirac, Paris / Photo Patrick Gries, Bruno Descoings.

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Voyages d’explorateurs

Du 30 avril 2019 au 6 octobre 2019

2. Extase à la Défense

Prendre l’air… à La Défense ! Une idée a priori incongrue, penserez-vous. Et pourtant, il est essentiellement question de souffle dans cette 2e édition des Extatiques [conçue par Fabrice Bousteau], qui investit tout l’été le parvis. Qui sème le vent ? s’interroge Pierre Ardouvin. Il a installé des dizaines de moulins d’enfant en attente de la tempête. Léger comme l’air, Philippe Ramette défie les lois de la gravité pour faire l’éloge de l’envol… Ici, même les voitures décollent, à l’instar du bolide fiché par Benedetto Bufalino sur un mât de cinq mètres. Quant aux Britanniques de Designs in Air, ils ont pris une très grande inspiration pour gonfler les tentacules d’un poulpe géant, qui assiège l’immeuble Ile-de-France. Pour compléter la balade, une exposition dans l’exposition rappelle quelques grands appels d’air de l’histoire de l’art, de la capsule de Marcel Duchamp enfermant l’air de Paris aux bulles d’Alexander Calder. Sur le départ ? Retournez-vous ! Une brume fine vient d’envahir le bassin de Takis. C’est la magicienne Fujiko Nakaya qui a changé l’atmosphère, pour faire monter vers les éthers ce paysage rétrofuturiste. Gratte-ciel ? Soudain, le mot reprend tout son sens…

Par Emmanuelle Lequeux

Fujiko Nakaya, Fog Sculpture
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Fujiko Nakaya, Fog Sculpture, 2019

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© Fujiko Nakaya / © Processart.

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Les Extatiques #2

Du 27 juin 2019 au 6 octobre 2019

3. Une jungle psychédélique chez les cisterciens

Peintre autodidacte influencé par l’art japonais, la culture graffiti, Matisse, Keith Haring ou ses voyages en Inde, Julien Colombier dessine une nature tropicale luxuriante au pastel gras, à la craie et à l’acrylique, qu’il déploie sur les murs, les voûtes et les sols de la très solennelle abbaye cistercienne. Un parcours sensoriel spécialement conçu pour le lieu. Cette jungle électrisante, proliférant sur de grandes bandes de soie, lui a été inspirée par l’album Electric Ladyland de Jimi Hendrix et s’accompagne d’une bande-son planante concoctée avec le musicien Pierre Estève, qui mêle Bollywood, chants indiens, murmures d’insectes et bruit du vent… Une œuvre psycho-tropicale !

Julien Colombier, La Forêt (des Égarés)
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Julien Colombier, La Forêt (des Égarés), 2018–2019

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Vue de l’installation au sein de l’exposition « Electric Ladyland » à l’abbaye de Maubuisson

Panneaux de bois, peinture acrylique, haut-parleurs • Courtesy Julien Colombier / Photo Catherine Brossais / Conseil départemental du Val d’Oise / © Julien Colombier

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Julien Colombier - Electric Ladyland

Du 19 mai 2019 au 5 octobre 2019

4. Embarquement pour Beyrouth à la Goutte d’Or

Ouvert sur la Méditerranée, Beyrouth fascine pour sa diversité culturelle dans une société dominée par la religion et fragilisée par les guerres. Le commissaire de cette exposition, Sabyl Ghoussoub, a d’abord été journaliste, écrivain et photographe. « Je voulais raconter un Beyrouth contemporain », souffle-t-il. Son parcours commence avec la guerre de 2006, « qui plane toujours dans les esprits », puis explore le multiconfessionnalisme de la ville, où se côtoient chrétiens et musulmans, avant d’éclairer les conditions de vie des communautés marginales, des travailleuses domestiques et des exilés, non loin des nuits sans fin d’une jeunesse plus mélancolique qu’elle n’en a l’air. Seize photographes et vidéastes rendent hommage à la singularité de la ville. Loin des préjugés.

Vianney Le Caer, Les Bronzeurs
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Vianney Le Caer, Les Bronzeurs, 2015–2016

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© Vianney Le Caer

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C'est Beyrouth

Du 23 mars 2019 au 28 juillet 2019

5. La fibre critique du textile dans le Marais

À l’ère de la surconsommation, les vêtements deviennent des denrées jetables dont on méconnaît les origines de fabrication. Pour revaloriser les tissus, la designer néerlandaise Hella Jongerius transforme la fondation en une gigantesque fabrique textile où elle révèle deux techniques innovantes sur lesquelles elle travaille depuis plusieurs années : le tissage 3D et le tissage numérique. Au fil de l’été, le visiteur peut ainsi suivre la genèse de nouvelles pièces qui s’intègrent peu à peu au parcours de cette exposition qui explore les enjeux sociaux, économiques et culturels du textile.  Un atelier aussi expérimental que critique.

Hella Jongerius, Vue de l’exposition « Entrelacs »
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Hella Jongerius, Vue de l’exposition « Entrelacs »

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© Roel van Tour / Lafayette Anticipations, Paris

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Hella Jongerius – Entrelacs

Du 7 juin 2019 au 8 septembre 2019

6. Une très British collection Pinault à Rouen

Une ville ne peut pas être tout à fait anodine quand elle a vu naître Marcel Duchamp. Et Rouen ne l’est pas, tant s’en faut. Son magnifique musée des Beaux-Arts accueille en son sein un florilège de la collection Pinault, qui multiplie les projets en attendant l’ouverture de la Bourse du commerce en 2020. « So British » ? L’institution a axé ses choix sur les artistes du voisin d’en face, avec qui la Normandie entretient une relation millénaire. La cité reçoit donc une dizaine de plasticiens britanniques, parmi lesquels le duo post-pop Gilbert & George, Thomas Houseago, Keith Tyson ou le terrible Damien Hirst. Mais aussi Lynette Yiadom-Boakye, qui magnifie dans la nuit mate de ses toiles la peau noire de ses modèles. Tous s’engagent dans une conversation avec les œuvres de la très riche collection de Rouen, qui s’étend des maîtres de la Renaissance à l’inventeur du ready-made. Dix petits-enfants de Duchamp, venus honorer le grand Marcel.

Par Emmanuelle Lequeux

À gauche, Gilbert & George, “Cry” et à droite, Lynette Yiadom-Boakye “Uncle of The Garden”
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À gauche, Gilbert & George, “Cry” et à droite, Lynette Yiadom-Boakye “Uncle of The Garden”, 1984 et 2014

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Coll. Pinault / Courtesy Gilbert & George et Coll. Pinault / Courtesy galerie Corvi-Mora, Londres / Courtesy Jack Shainman Gallery, New York / Photo Marcus Leith.

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So british ! Collection Pinault

Du 6 juin 2019 au 11 mai 2020

7. Superstudio, une surprenante saga architecturale à Orléans

Annoncer le « suicide de l’architecture ». Tel était le programme du collectif italien Superstudio, auteur d’une des sagas les plus surprenantes des sixties. L’exposition s’ouvre ainsi sur un étrange cimetière, les « histogrammes » : des éléments en bois recouverts d’un laminé blanc sur lequel une grille orthogonale est imprimée. Une sorte d’antimonument, également appelé « tombeau des architectes ». Avec ses visions dystopiques, le collectif fondé en 1966 à Florence par Adolfo Natalini et Cristiano Toraldo di Francia fut l’un des groupes phare de l’architecture radicale. Le Frac Centre-Val de Loire retrace leur épopée sans concession en 150 œuvres dont des collages, photomontages, dessins, prototypes de mobilier, films ou textes qui dévoilent leur petite révolution, portée par une esthétique très pop. Du monument continu, conçu comme un modèle d’urbanisation globale, aux meubles mentaux produits par Zanotta en passant par le catalogue de villas prêtes à l’emploi, leurs projets, pour la plupart jamais réalisés, entendent réveiller les consciences d’une humanité « entrée dans l’ère de l’image et de la communication totale ». Visionnaire…

Par Françoise-Aline Blain

Gli Atti Fondamentali:, Educazione
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Gli Atti Fondamentali:, Educazione, 1971

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Coll. Frac Centre-Val de Loire/© Superstudio.

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Superstudio - La vie après l'architecture

Du 3 avril 2019 au 11 août 2019

8. À Dunkerque, la naissance d’une géante

Voir grand. Très grand ! Telle est l’ambition démesurée de « Gigantisme », nouvelle triennale d’art contemporain organisée à Dunkerque. Plus de 200 artistes sont partis à l’assaut des espaces publics et des lieux phares de la ville (le Frac, la friche industrielle de la Halle AP2 et le Laac) pour célébrer les noces de l’art et de l’industrie dans des installations spectaculaires. À l’image de Tania Mouraud, qui marque de son écriture géante un pignon de la zone portuaire. On peut aussi suivre le fil d’Ariane de Tatiana Trouvé, Desire Lines, imposants racks de bobines de cordage à dérouler mentalement. Ou préférer se perdre dans les reliefs de couleur érigés à même le sol par Liam Gillick, structures abstraites dessinant un graphique statistique dont on ignore les tenants et aboutissants, réalisées par les ouvriers d’une usine désormais fermée. Décalées, poétiques, mélancoliques ou drôles, gigantesques dans leur réalité ou leur aspiration, les œuvres abordent les enjeux de notre monde contemporain et les bouleversements qui l’ont métamorphosé depuis un demi-siècle.

Par Daphné Bétard

Nicolas Moulin, Nocebo
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Nicolas Moulin, Nocebo, 2011

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Coll. S. Uhoda / Courtesy Nicolas Moulin / © Photo Frac Grand Large Hauts-de-France.

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Gigantisme — Art & Industrie

Du 4 mai 2019 au 5 janvier 2020

9. À la recherche de Muller à Metz

« Notre organisation ne souffre d’aucune espèce de faille », assène l’entêté et insensé système administratif au personnage de Kafka, dans Le Château. Comme lui, nous sommes parfois perdus dans les dédales de contraintes et de normes à respecter… Heureusement, les nombres viennent nous aiguiller (ou nous rassurer) ! Présentée dans la partie Degré Est du Frac Lorraine, la jeune artiste Florence Jung (née en 1986) joue malicieusement avec les statistiques de la région du Grand Est, à la recherche de l’individu type. Incarné par Muller (nom de famille le plus courant dans cette région), cet individu est invité à se présenter au Frac, pour y vivre une journée ordinaire. Si vous ne vous appelez pas Muller et que vous n’avez pas 177 amis sur Facebook, inutile d’essayer : vous ne verrez jamais ce qui se cache mystérieusement derrière la porte… Le génie de l’absurde.

Par Luce Cocquerelle-Giorgi

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© DR.

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Florence Jung

Du 28 juin 2019 au 6 octobre 2019

10. Sur la planète Harry Gruyaert, à Toulon

« Faire une photo, c’est à la fois chercher un contact et le refuser, être en même temps le plus là et le moins là », dit celui qui jamais ne choisit entre l’humain, le paysage ou l’architecture. Pionnier de la photographie couleur en Europe, le Belge Harry Gruyaert ne se réclame d’aucune tradition humaniste ou journalistique. Membre de l’agence Magnum Photos depuis 1981, ce fabuleux coloriste est aussi un génie des lieux : lui seul sait restituer toute la palette et la poésie du réel pour les déréaliser aussitôt par une construction de plans sidérante, saturée de couleurs et de signes ou, au contraire, dépouillée à l’extrême. Une exposition satellite des Rencontres d’Arles réunit ses séries mythiques mais aussi des raretés (en noir et blanc !) et une installation vidéo hommage à Michelangelo Antonioni. Et pour prolonger le voyage, foncez dans les sombres alvéoles de la Base sous-marine de Bordeaux. Les Rivages de Gruyaert y brillent de mille cieux.

Par Natacha Nataf

Harry Gruyaert, France – Baie de Somme. Fort Mahon
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Harry Gruyaert, France – Baie de Somme. Fort Mahon, 1991

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© Harry Gruyaert / © Magnum Photos.

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Harry Gruyaert, photographe

Du 21 juin 2019 au 22 septembre 2019

11. Lynne Cohen, clinicienne de surface à Montpellier

Où est le crime ? Où s’est-il tapi ? s’interroge-t-on devant les espèces d’espaces de Lynne Cohen. Cadrés frontalement, ces lieux plus ou moins hostiles semblent les témoins, sinon les cache-misère, d’activités suspectes. La photographe canadienne, disparue en 2014, laisse derrière elle une myriade de ces sas mystérieux, comme en attente d’un usage défini par une humanité évanouie. Évoquant tout à la fois Jacques Tati, Stanley Kubrick et Thomas Demand, son univers rigoureusement composé montre des spas et des installations militaires, des laboratoires et des lobbies de banques trop aseptisés pour être honnêtes. Des petits formats, en noir et blanc, des années 1970 jusqu’aux dernières commandes monumentales en couleur, la rétrospective du Pavillon populaire de Montpellier décline quarante années de travail autour d’un même thème : le théâtre d’une société aliénée, devenue invisible à force de se perdre dans le contrôle absurde (et finalement incontrôlé) qu’elle s’inflige à elle-même.

Par Natacha Nataf

Lynne Cohen, Untitled (Red Door)
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Lynne Cohen, Untitled (Red Door), 2007

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© Lynne Cohen.

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Lynne Cohen – Double aveugle (1970-2012)

Du 27 juin 2019 au 22 septembre 2019

12. À Montpellier (encore), la rue fait son show

Des vidéos partout, dont les images et les sons s’entrechoquent en une cacophonique symphonie. La rue, bouillonnante, vivante, intimidante, autoritaire mais aussi espace de conquête des libertés et des marges, envahit le centre d’art La Panacée. L’ancien cloître de l’École de pharmacie se transforme en une grande artère irriguée par une soixantaine d’artistes, de Jeremy Deller à Adel Abdessemed en passant par Raphaël Zarka, évoquant la ville contemporaine et planétaire. Une immense frise dessinée de Liu Qingyuan, The Streets of the Story, retrace l’histoire des actions et performances qui ont marqué le rapport de l’art contemporain avec la rue. Cette proposition conçue à l’origine pour le MAXXI, musée national des Arts du XXIe siècle à Rome, invite donc à penser l’espace urbain à l’heure où Montpellier organise dans le dédale de son centre-ville médiéval une immense exposition regroupant 100 artistes, dont les œuvres se sont glissées dans les moindres recoins de la cité, jusque chez les commerçants. Cet été, on oublie la plage, on file dans la rue !

Vue de l’exposition « La rue. Où le monde se crée »
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Vue de l’exposition « La rue. Où le monde se crée », 2019

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La Panacée, Montpellier • © Marc Domage

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La rue – Où le monde se crée

Du 8 juin 2019 au 18 août 2019

13. Sur les ruines du monde industriel à Marseille

Le cadre vaut autant le détour que les expositions qui s’y tiennent. Vestige d’une usine de traitement, la Friche de l’Escalette est en effet située à proximité des Calanques à Marseille et s’ouvre exceptionnellement au public cet été. L’artiste Myriam Mihindou a déposé dans les arbres une série d’élégantes sculptures en grès, comme des offrandes. Dans cet environnement unique, le Pavillon démontable 6×9 de Jean Prouvé a été aménagé. Conçu pour des habitants de campagne, le cas du Bungalow du Cameroun (signé par le même architecte) est lui aussi désormais accessible.

Par Julie Ackermann

À gauche, Friche de l’Escalette et à droite, photographies de “Transmissions” de Myriam Mihindou, 2018
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À gauche, Friche de l’Escalette et à droite, photographies de “Transmissions” de Myriam Mihindou, 2018

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© C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54 Paris 2019 et © C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54 paris 2019, courtesy Galerie Maïa Muller

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Myriam Mihindou. Transmissions

Du 1 juillet 2019 au 30 septembre 2019

14. L’art contemporain envahit les chais à Moulis-en-Médoc

Chasse-spleen ? On ne pourrait souhaiter plus belle invite à contempler les œuvres d’art. C’est désormais devenu un rendez-vous rituel, le grand vin du Médoc au nom baudelairien accueille en son château un étonnant cabinet de curiosités. Signe de l’engagement de ses propriétaires, Céline & Jean-Pierre Foubet, pour l’art contemporain, il dévoile quelques-uns des trésors qu’ils ont amassés depuis dix ans, sous le label « Étrange ! ». Renard apprêté de plumes de Julien Salaud, visages parés de prothèses de Markus Schinwald, homme-oiseau imaginé par Naufus Ramírez-Figueroa, coraux enlacés de dentelles de Jérémy Gobé, céramiques protubérantes de Johan Creten… Cette collection est aussi joliment charpentée qu’un bon vin.

Par Emmanuelle Lequeux

Julien Salaud, Guerrier Traversière
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Julien Salaud, Guerrier Traversière, 2013

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Courtesy galerie Suzanne Tarasieve, Paris / © Julien Salaud.

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Étrange ! (Variations en vrac)

Du 2 mai 2019 au 31 octobre 2019

15. Retour aux fondamentaux à Massignac

La terre suffit. Elle est pigment, source, racine, perpétuel renouvellement. Jean Dubuffet l’a bien compris, qui, dans les années 1950, composait des toiles de boue et d’humus. Avec cette série des Topographies, l’inventeur de l’art brut est l’une des sources d’inspiration de l’exposition « La lumière des mondes » : un riche hommage à notre mère nourricière, à qui toutes les civilisations, de l’Égypte antique à l’Océanie, ont dressé des autels. Si quelques objets viennent ici le rappeler, ce sont essentiellement les artistes d’aujourd’hui qui sont conviés à prendre la relève de cette prière païenne. Les œuvres de Miquel Barceló, Giuseppe Penone, Annette Messager, Kiki Smith, Anish Kapoor, Claude Lévêque ou Wangechi Mutu jalonnent la laiterie et le parc de cet étrange domaine mixant hôtellerie de luxe, passion pour l’art et invitation au zen au pied du Périgord. Isolés du monde ? Et pourtant si proches…

Par Emmanuelle Lequeux

Mark Handforth, Rising Sun
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Mark Handforth, Rising Sun, 2003

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Coll. Frac Poitou-Charentes / © Mark Handforth / Photo Arthur Pequin.

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La Lumière des Mondes

Du 24 mai 2019 au 15 décembre 2019
Du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h
Réservation par mail

Retrouvez toutes nos destinations dans le Guide des 100 expos de l’été offert avec le numéro de juillet 2019.

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