Remaniement : le scandale Cazeneuve

L'homme fait merveille partout où il passe. Une excellente raison pour le parachuter dès qu'il maîtrise son sujet, vers une autre périlleuse mission.

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Bernard Cazeneuve apprend vite. Le soir de sa nomination, il effectuait sa première visite de terrain.
Bernard Cazeneuve apprend vite. Le soir de sa nomination, il effectuait sa première visite de terrain. © Kenzo Tribouillard/AFP

Temps de lecture : 2 min

Bernard Cazeneuve est un ministre épatant. Une perle rare : il est bon partout où il passe. Si bien - voilà le scandale - qu'on le trimballe, qu'on le transfère, qu'on le mute au gré des pépins ou des caprices politiques, comme une sorte de Samu ministériel à lui tout seul.

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Ministre des Affaires européennes, il donne toute satisfaction. Une bonne raison pour lui faire remplacer au pied levé Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget, dont il s'avère qu'il possède un compte en Suisse, ce qui est fâcheux. Cazeneuve est dépêché pour combler ce vide et faire oublier ce qui est devenu une affaire d'État. Le malheureux s'immerge dans les chiffres, plonge dans les dossiers et ce n'est pas simple de s'initier aux arcanes de la comptabilité publique. Il négocie, ministre après ministre, leurs budgets, et ce n'est pas commode de les convaincre que les économies, ce n'est pas seulement pour les autres. Une fois encore, il s'en sort plutôt bien.

Une autre affaire d'État

Le voilà devenu maitre d'oeuvre de ce qui est le plus difficile, le plus inédit, le plus stratégique : trouver 50 milliards d'économies ! Il est de tous les conseils sur la dépense publique présidés par Hollande. Il épluche, il traque, il piste et dépiste le moindre gisement : ici, quelques millions ; là, quelques dizaines de millions. Bruxelles attend avec impatience sa copie. Il en va de la crédibilité de la France, de ses efforts et de ses promesses. Il en va de l'aval donné par la commission européenne au budget français.

C'est précisément le moment où l'on exfiltre Cazeneuve ! Pour régler, il est vrai, une autre affaire d'État : Hollande et Valls ne s'entendent pas sur le titulaire du ministère de l'Intérieur. Chacun a son candidat que l'autre récuse. Il faut en sortir, trouver un compromis, un troisième homme. Bernard Cazeneuve, évidemment. Tant pis si notre homme, sans lui faire injure, ne connaît rien aux affaires de sécurité. On est sûr, d'ailleurs, qu'il s'y mettra très vite : une bonne raison pour le nommer sans attendre ministre d'autre chose.

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Commentaires (50)

  • MARIGNAN

    Ne confondons pas fonctionnaires et agents des services publics, qui ont les mêmes avantages !... Les fonctionnaires proprement dits sont égaux en France et en Allemagne : ils s'appellent les fonctionnaires régaliens !...
    Mais en 1945, sur les ruines du système nazi, l'Allemagne a été fortement privatisée par l'occupant principal, les USA !... En France, à l'inverse, sous la pression du CNR (Conseil National de la Résistance) et du parti communiste, nous avons été très socialisés, voire "communisés" très fortement !... Il s'ensuit que beaucoup de tâches sont effectuées en France par un "public" et par un "privé" en Allemagne, mais en comptabilité nationale, ça ne change pas grand'chose !... Il est vrai que lorsque l'on parle de 50 mds € d'économies, on ne voit pas d'autres solutions que de privatiser certaines activités, en espérant que les "capitalistes" feront mieux que les "socialistes"...
    Mais attention, par exemple, avec la suppression de 50 sous-préfectures, on s'aperçoit que ces sous-préfectures ne comptent que 10 employés, soit 500 personnes en tout, , fatalement âgées, qui vont partir en retraite de toute façon, donc aucune modification de charges dans l'immédiat...
    Mais encore une fois, il ne faut pas croire qu'il faut 90 fonctionnaires français pour faire le travail de 50 allemands !... C'est la différence de fonctionnement de nos administrations qui fait la différence...
    Un autre exemple de mauvaise décision, suppression de 15 escadrons de gendarmes mobiles, soir 2 250 hommes : quel avantage pour la population ?...
    Il faut voir le problème autrement : c'est la proportion de fonctionnaires par rapport à la population active... En France notre population augmente considérablement, en Allemagne elle diminue, il faut donc que les allemands se serrent la ceinture !... Au contraire, il ne faut pas trop serrer en France !...
    A suivre...

  • irene 27

    Des reproches à B. Cazeneuve ont été largement émis concernant sa venue à Cherbourg les 3 jours avant le vote, cela a fait très mauvais effet ! Cela confirme ce qu'on m'a déjà dit "il sait y faire, zigzaguer, très fin et très rapide, qui vous retourne comme une crêpe etc. " Mais tout de même Cherbourg est depuis des décennies à gauche et l'Arsenal y est pour beaucoup ! Ce n'était pas un bastion facile à prendre D. Margueritte l'a manqué de justesse. Quant à la Presse de la Manche, c'est un journal sérieux qui a une écoute nationale.

  • grcech

    Mort de rire après votre article. Il est tellement bon qu'on cherche encore les économies ou on ne doit pas. Parlez-en à M. Lebranchu. Quand auront-ils le courage de faire des coupes dans la fonction publique. Et qu'on arrête de nous dire qu'on veut supprimer des infirmières, des policiers ou détruire l'école. Tous les Français savent que la fonction publique est disproportionnée en France. Les Allemands, Canadiens, Italiens et les autres ont en moyenne 30 a 40 % de fonctionnaires en moins et ne sont pas plus mal soignés, protégés ou éduqués que les Francais. Alors Cazeneuve, il est où ?