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Chiens

Lexie, un collier connecté qui traduit les aboiements de chien ? Pas vraiment...

Une start-up affirme avoir mis au point un collier capable de "traduire" les aboiements des chiens. Un objet connecté révolutionnaire ? La réalité est tout autre...

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Lexie

Lexie permettrait de traduire les aboiements des chiens.

ICAD

Le chien est le meilleur ami de l’homme. Si certaines amitiés peuvent se passer de mots, certains aimeraient quand même pouvoir papoter avec leur animal. Lexie, un nouveau collier pour chiens, propose de traduire les aboiements et les couinements des canidés grâce à un algorithme. "Je veux des croquettes", "lance-moi la balle" ou encore "j’ai mal à la patte", toutes les nuances des émotions canines peuvent être décryptées par cet objet connecté.

Ce collier, disponible dans plusieurs couleurs, s’attache autour du cou de l’animal et enregistre les vibrations émises par les cordes vocales du chien grâce à un capteur. Le collier intelligent se connecte ensuite à un ordinateur grâce à un logiciel. Sur la vidéo de présentation, ce nouveau gadget promet aux futurs acheteurs d’avoir une véritable conversation avec leur animal. "Comment ça va Gus ?", "ça va pas mal et toi ?", "Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?", "Allons-nous promener !". Pour en arriver à ce degré de précision, la start-up Lexie aurait créé un algorithme à partir d’énormes bases de données sur les types d’aboiements de chiens.

Un faux collier pour attirer l'attention des propriétaires d'animaux

Les comportementalistes animaliers auraient donc réussi à décoder le langage du chien ? Chez Sciences et avenir, le communiqué de presse de Lexie nous a mis la puce à l’oreille. D'une part, la posture et l'attitude du chien renseignent bien mieux sur ce qu'il souhaite exprimer que l'aboiement à proprement parler. D'autre part, est-il vraiment possible de calquer une conversation humaine et structurée sur les aboiements d'un animal ? Après une simple recherche sur internet, la start-up Lexie n’apparaît nulle part. Impossible de trouver de plus amples informations sur leur produit et leur algorithme prétendument si complet. Le seul site faisant mention du collier est celui de l’I-CAD, l'organisme chapeauté par le Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et des forêts, chargé de gérer le Fichier national d’identification des carnivores domestiques. Le gouvernement voudrait-il prévenir les propriétaires de chiens de cette énorme supercherie ? Pas du tout.

Sur son site internet, l’I-CAD explique qu’en réalité… le collier Lexie n’existe pas. "Parce que votre animal ne peut pas demander son chemin quand il se perd, identifiez-le", peut-on lire sur le site internet. "L’identification des animaux est obligatoire depuis plusieurs années mais bon nombre de propriétaires d’animaux ne le font pas. En cette période de départs en vacances, les pertes d’animaux sont nombreuses. Nous avons voulu alerter les propriétaires à ce sujet", explique une porte-parole de l’I-CAD. Selon les estimations de l'agence, un chien ou un chat identifié dispose d'environ 40 % de chances de plus d'être retrouvé et rendu à son propriétaire. 

Une puce pour identifier son animal

Il est obligatoire de faire identifier son chien depuis 1999 et son chat depuis 2012, dès lors qu'ils sont âgés de plus de sept mois. L'I-CAD remarque une récente augmentation des animaux identifiés. Entre 2017 et 2018, la part d'animaux, chiens, chats et furets identifiés et entrée en fourrière a augmenté de 6,11 %. Outre le fait de pouvoir le déclarer perdu ou volé et récupérer plus vite lorsqu'il a été ramené à la fourrière, l'identification, obligatoire pour établir un passeport à l'animal, lui permet aussi de voyager. Si les propriétaires de chien suivent plutôt bien cette directive (88 % d'entre eux sont identifiés en France), de gros progrès restent à faire du côté des chats, qui sont seulement 46 % à être identifiés.

Pour identifier leurs animaux, les propriétaires doivent simplement se rendre chez leur vétérinaire. Il est le seul à être habilité à implanter une puce électronique aux animaux. "De la forme d’un petit cylindre et de la taille d’un grain de riz", la puce est insérée sous la peau, "au niveau du cou ou entre les deux omoplates" de l'animal. "Elle est totalement étanche, biocompatible et ne contient aucun système magnétique ou électrique qui pourrait nuire à la santé de l’animalElle contient un code unique, composé de 15 chiffres, qui est lisible lorsqu’un lecteur spécifique est passé à proximité de la puce. Elle est infalsifiable et implantée à vie", précise l'I-CAD sur son site. La technique du tatouage est, elle, est acceptée également, même si elle est de moins en moins pratiquée. Certains maîtres optent pour les deux méthodes à la fois. Et si vraiment vous avez l'impression de ne pas comprendre votre animal, les vétérinaires et les éducateurs sauront vous aiguiller sur leurs besoins et leurs différents comportements.

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