Les retraités d’aujourd’hui sont-ils plus vernis que ceux de demain ? Pour répondre à cette question, le Conseil d’orientation des retraites (Cor) aborde, jeudi 11 juillet, le thème de l’évolution des inégalités intergénérationnelles. A première vue, on pourrait penser que les jeunes générations, entrant plus tard sur le marché du travail, devront travailler plus tard que leurs aînés. Or, ce constat est erroné. D’après une note de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) réalisée pour le Conseil d’orientation des retraites “la durée validée à 30 ans au régime général reste stable autour de 8 années pour les générations nées entre 1974 et 1982”. Ce résultat est cependant à nuancer, car l’ensemble des reports de trimestres liés notamment à ceux qui sont cotisé dans les autres régimes ou à la majoration de durée d’assurance pour enfants ne sont pas encore connus.

C’est l’effet inverse qui se produit puisque les jeunes valident plus tôt une année pour leur retraite. “Jusqu’aux générations nées au milieu des années 1970, l’âge de validation d’une première année tournait autour de 23 ans. Pour la génération 1986, l’âge de la première validation d’une année complète s’élève désormais à 22 ans”, détaille la Cnav. Une situation qui s’explique notamment par une fréquence plus importante du cumul d’études et d’activité. Autre raison : depuis janvier 2014, le salaire minimum pour valider un trimestre est passé de 200 heures de Smic à 150 heures de Smic, ce qui signifie qu’il est plus facile de valider un trimestre.

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Si les plus jeunes commencent à cotiser plus tôt, cela ne veut pas dire pour autant que leur situation au moment de liquider leurs droits sera meilleure. Car ces périodes travaillées avant 30 ans sont généralement entrecoupées de période d’inactivité ou sont payées au lance-pierre. “Dans la génération 1970, environ deux tiers des jeunes ayant cotisé au moins 5 ans avant 30 ans ont été précaires plus de la moitié du temps avant 30 ans”, pointe une note de l’Agirc-Arrco réalisée pour le Cor. Le régime de retraite complémentaire des salariés du privé entend par précaire un actif qui dans l’année gagnerait moins que le Smic annuel soit 18.255 euros brut par an. Autre constat peu rassurant, avant 25 ans, le revenu salarial médian par classe d’âges a tendance à baisser au fil des générations.

Une situation qui n’est pas sans avoir des répercussions sur le niveau de la future pension. “Dans un système en points, les droits à retraite acquis au titre des cotisations, hors points acquis au titre de la solidarité : chômage, maladie... reflètent directement les revenus salariaux perçus au cours de la carrière”, rappelle l’étude de l’Agirc-Arrco. Or, dans le cadre de la réforme des retraites où ce ne sont plus les 25 meilleures années qui sont prises en compte dans le calcul de la retraite mais l’ensemble de la carrière, ces années de précarité auront un impact plus important. Dans le futur régime universel, elles pourraient faire baisser le niveau de pension comparé à l’ancien système.

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Les conséquences pour les jeunes générations dépendront donc des niveaux de compensation mis en place dans le cadre de la réforme. Pour le moment, rien n’est tranché mais des pistes ont émergées. Ainsi, il pourrait être envisagé d’attribuer des points en fonction du revenu antérieur, pour toutes les périodes d’interruption d’activité d’au minimum 30 jours.

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