Alors que les soldes battent leur plein, Novethic revient sur les dessous de la fabrication des vêtements en suivant les traces d’un t-shirt de la culture du coton à la fin de sa vie. Son empreinte environnementale et sociale est loin d’être anodine.

Cet été encore, difficile de ne pas craquer devant les petits prix affichés par les magasins de vêtements à l’occasion des soldes. Et pourtant, celles-ci séduisent de moins en moins les consommateurs. Pour une partie de la population, ce nouveau comportement s’explique par l’impact environnemental des vêtements.
De l’eau, des produits chimiques et des émissions de gaz à effet de serre
Et pour cause. Il suffit de remonter la chaîne de production d’un simple t-shirt pour comprendre son coût écologique et environnemental. Dès la culture du coton, celui-ci est important. Il ne faut pas moins de 3 800 litres d’eau pour produire un kilo de coton, la matière naturelle végétale la plus utilisée par l’industrie textile (un quart de la production des fibres textiles vient du coton), loin devant le chanvre ou le lin, pourtant bien moins gourmands en eau et pouvant pousser dans les pays occidentaux comme la France. Pour produire un t-shirt, l’Ademe a calculé que cela équivaut à 70 douches.
Infographie mode t shirt 2 bon format
Par ailleurs, le blanchiment du coton exige des produits chimiques comme le chlore ou des azurants tandis que sa teinture requiert souvent d’employer des métaux lourds comme du plomb ou du chrome, toxiques. Cela affecte la santé des travailleurs.
Si la production est l’étape la plus impactante en termes environnemental, la distribution n’est pas en reste. Car il n’est pas rare que la fabrication d’une pièce sollicite plusieurs continents. Un simple t-shirt peut être conçu en France, fabriqué en Ethiopie, se vendre au Portugal et avoir utilisé du coton ouzbek.

L’impact caché de l’utilisation
L’une des étapes souvent sous-estimée vient pourtant de son utilisation. D’abord du fait du lavage des vêtements. La lessive compte pour environ 12% de la consommation d’eau des ménages selon l’Ademe. Cela représente 14 000 litres par an, soit l’équivalent de ce que l’on boit en 12 ans. Le produit lui-même peut contenir des agents peu biodégradables. Enfin, les matières synthétiques comme le polyester peuvent libérer des microparticules de plastiques, qui in fine polluent les océans. Des études récentes ont montré que 90% des microplastiques retrouvés sur les rivages de la Suède provenaient des fibres synthétiques textiles.
Enfin la fin de vie reste problématique. Il existe encore peu de possibilité de recyclage des fibres textiles. Quant à la fast fashion, elle a accéléré et amplifié le phénomène du gaspillage vestimentaire. Rappelons qu’en moyenne 70% de notre garde-robe reste dans les placards et qu’un peu plus seulement de 30% des vêtements sont aujourd’hui recyclés après tri selon les derniers chiffres Eco TLC 2018.
Béatrice Héraud @beatriceheraud  

Chiffres fin de vie actualisés le 11 juillet 2019

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