Battue par son compagnon, elle est sauvée par sa fille de 7 ans

En appelant police-secours Tania, 7 ans et demi, a peut-être sauvé la vie de sa maman. Bérénice (1) a failli devenir la soixante-seizième femme en France à mourir sous les coups de son mari en 2019.

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Ch. P. Publié le 10/07/2019 à 22:49, mis à jour le 10/07/2019 à 22:52
À l'arrivée des policiers, la mère de famille est retrouvée dans une mare de sang, prostrée. Illustration archives NM

Les faits remontent au 6 juin, dans un appartement du boulevard Carabacel. À 6 heures, José, le père, 39 ans, sorti depuis peu de détention, pénètre dans la chambre de son ex-compagne et l'extrait sauvagement du lit. Il la frappe avec la crosse d'un pistolet 7.65.

La victime, ensanglantée, croit sa dernière heure arrivée. Elle supplie de pouvoir dire adieu à ses filles de 7 et 3 ans.

Dans sa grande bonté, le tyran domestique fait venir leurs enfants. C'est à ce moment que Bérénice glisse le téléphone dans la culotte de sa fille aînée. La petite compose le 17. Une tante clairvoyante, qui sentait la famille en danger, avait appris à l’enfant les numéros d’urgence quelques jours auparavant.

Dans une mare de sang

À l'arrivée des policiers, la mère de famille est retrouvée dans une mare de sang, prostrée.

José, cap-verdien, était jugé hier en correctionnelle pour violences sur sa concubine et détention non autorisée d’arme. Il admet a minima avoir porté quelques coups. Il omet de préciser qu'il a déjà commis par le passé des violences sur sa compagne. Plusieurs plaintes auraient été déposées.

La présidente, Laura Delsupexhe, lit à haute voix le certificat médical qui dresse l’inventaire des blessures de Bérénice: "Arcade sourcilière ouverte, œil tuméfié, traumatisme aux cervicales, au poignet, anxiété réactionnelle…" Si Bérénice va mieux aujourd’hui, elle a écopé au moment de l’agression de six jours d’interruption de travail.

Me Isabelle Laborde, l’avocate de la partie civile, souligne que "cette femme a dû son salut à sa fille lors de cette scène d’horreur". Aujourd’hui, elle n’a plus la force de vivre avec ses enfants dans l’appartement familial. Elle est hébergée par une association.

"Altération du discernement"

"Elle a entrevu la mort, rappelle la procureure, Françoise Delon. Rien n’arrête le déchaînement de violences de cet homme, ni les suppliques de son épouse ni les pleurs des enfants." Elle requiert trois ans de prison dont six mois avec sursis et trois ans de mise à l’épreuve.

En défense, Me Audrey Vazzana, tout en admettant la gravité des faits, plaide que son client a toujours reconnu les violences reprochées. L’avocate regrette en revanche que le parquet ne tienne pas compte dans ses réquisitions "d’une altération du discernement" de son client.

Examiné par un psychiatre en garde à vue, José avait été brièvement hospitalisé à Sainte-Marie avant d’être placé en détention provisoire.

Il reste en prison puisque le tribunal l’a condamné hier soir à trente mois dont un an avec sursis et deux de mise à l’épreuve. Lors de son suivi judiciaire, il lui est interdit d’entrer en contact avec son ex-compagne. Il a également l’obligation de se soigner.


(1) Le prénom a été modifié pour protéger son anonymat de celui de ses filles.

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