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A Arbas, la première forêt cinéraire de France

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A ARBAS, LA PREMIÈRE FORÊT CINÉRAIRE DE FRANCE
La commune d’Arbas, en Haute-Garonne, est la première en France à abriter une forêt cinéraire où l’on peut réserver un emplacement et inhumer les cendres de défunts, contenues dans une urne biodégradable, au pied d’un arbre, en pleine nature. /Photo prise le 19 avril 2019/REUTERS/Régis Duvignau
Regis Duvignau

par Johanna Decorse

ARBAS, Haute-Garonne (Reuters) - La commune d’Arbas, en Haute-Garonne, est la première en France à abriter une forêt cinéraire où l’on peut réserver un emplacement et inhumer les cendres de défunts, contenues dans une urne biodégradable, au pied d’un arbre, en pleine nature.

Alternative aux sites traditionnels, columbariums ou "jardins du souvenir" où sont dispersées les cendres après la crémation, cette forêt cinéraire d’un hectare, dont le nom a été déposé, a "ouvert" officiellement le 18 mai dernier.

Dans ce lieu sanctuarisé, à la croisée des chemins entre le funéraire et la préservation des forêts, les concessions sont à perpétuité et ne sont pas réservées aux habitants de la commune.

Situé à 1.100 mètres d’altitude, à environ dix minutes en voiture au-dessus du village d’Arbas, ce bois d’une quarantaine d’arbres est peuplé de sapins, d’épicéas, de frênes, de hêtres et compte même un saule marsault. On y accède depuis le parking de la Fontaine de l’ours qui rappelle que cette commune de 260 habitants, siège de l’association Pays de l’ours-Adet, a été le théâtre du lâcher de trois plantigrades en 2006.

C’est l’engagement de ce village du piémont pyrénéen en faveur de l'environnement qui a convaincu Elia Conte-Douette, à l’origine de la société Cime’Tree, de construire avec lui le premier projet de forêt cinéraire en France.

Dans cet espace de pleine nature que traverse un sentier emprunté régulièrement par des spéléologues et des chasseurs, il n’y a ni pierres tombales ni clôtures. Seuls deux panneaux de bienvenue et de bonne conduite et des étiquettes en bois fixées aux arbres par des cordelettes, mentionnant le nom, dates de naissance et de décès du défunt, rappellent que l’on se trouve dans un site funéraire.

UN CONCEPT NE EN ALLEMAGNE

La forêt cinéraire d’Arbas dispose de 216 emplacements, tous au pied d’un arbre, où déposer les urnes biodégradables en bois ou en tissu fournies par Cime’Tree. L’inhumation d’une seule urne coûte 250 euros et il faut compter 2.000 euros pour les concessions "famille et amis" pouvant contenir dix urnes. Pour les arbres collectifs et les "arbres lumière" réservés aux enfants de moins de 3 ans, le prix est de 75 euros.

Il faut ajouter à ces tarifs les frais de fonctionnement de 375 euros de la société Cime’Tree, pour la visite de la forêt, la cérémonie, la plaque et les conseils funéraires.

Inspirée par le concept de "forêts-cimetières" né il y a près de vingt ans en Allemagne, Elia Conte-Douette, à l’origine juriste en droit de l’environnement, a suivi en 2017 les formations de conseiller et d’opérateur funéraire et reçu l’année dernière son habilitation.

"En consacrant un milieu forestier au développement d’obsèques durables, ce projet a une dimension écologique, éthique et sociale. La plupart des forêts françaises sont exploitées pour la seule production de bois et leur cycle naturel est stoppé avant qu’elles ne deviennent des forêts anciennes", explique la dirigeante de Cime’Tree.

"Dans les processus funéraires actuels, les rituels personnalisés sont de plus en plus rares. Les cimetières manquent de places, les durées des concessions diminuent, les coûts augmentent… De nombreuses personnes ne se retrouvent plus dans les cimetières et développent une approche plus spirituelle. Elles veulent revenir à la terre et redonner une place au défunt, au deuil et donc à elles-mêmes."

C’est pour ces mêmes raisons que Céline Salviac, élue de la commune en charge du dossier, a réservé une concession pour elle et neuf membres de sa famille "au pied d’un sapin magnifique".

"Cette forêt cinéraire est une avancée d’un point de vue écologique et du respect du deuil. Comme beaucoup, je ne pensais pas avoir d’autres choix possibles que l’incinération ou l’inhumation dans un cimetière conventionnel. J’ai trouvé dans cette forêt quelque chose qui me ressemble", explique-t-elle.

(Edité par Yves Clarisse)

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