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En Hauts-de-France, 162 000 sans-emploi non comptabilisés comme chômeurs

Selon l’Insee, 13,3 % des inactifs, 162 000 personnes en Hauts-de-France sont dans le « halo du chômage ». Des gens en capacité de travailler, sans emploi, mais non comptabilisé dans les statistiques officielles du chômage. Le plus fort taux de la France de province.

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Ils sont père ou mère au foyer, pas immédiatement disponibles pour occuper un emploi. Ils sont étudiants et souhaitent travailler quelques heures par semaine mais n’ont pas fait de démarches de recherche. Ils ou elles suivent une formation, ont des problèmes de santé et ne sont pas disponibles dans les quinze jours pour occuper un emploi. Ils ou elles n’ont pas fait de démarche active de recherche d’emploi au cours des quatre semaines, découragés par des échecs successifs.

Toutes ces personnes sont potentiellement en état de travailler, mais classés dans les « inactifs » selon les critères du Bureau international du travail, et non comptabilisés dans les statistiques de l’emploi. Ils sont dans ce que l’Insee appelle le « halo du chômage »

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À cela s’ajoutent les personnes qui ont un emploi mais travaillent involontairement moins que ce qu’elles souhaitent. Les fameux « temps partiels subis » par beaucoup de caissières de supermarchés, ou d’employés de sociétés de services, voir certains contrats précaires. C’est ce qu’on appelle le « sous-emploi ».

Chaque trimestre, l’Insee publie le nombre de personnes qui se trouvent ainsi dans cette « zone d’ombre » du chômage, où notre région est particulièrement touchée.

Dans les Hauts-de-France, en moyenne entre 2015 et 2017, ils sont 162 000 personnes dans le « halo du chômage », des personnes sans emploi souhaitant travailler mais n’étant pas considérés comme chômeurs. Ils représentent 13,3 % des inactifs et 4,3 % de l’ensemble des 15-64 ans dans la région. « C’est nettement plus que la moyenne nationale à 3,8 %, constate Jean-Christophe Fanouillet, directeur régional de l’Insee. On y retrouve beaucoup plus de femmes, des personnes de plus de 50 ans, des non diplômés, et des gens potentiellement découragés par une recherche d’emploi. Seulement 8 % des personnes dans ce halo retrouvent un emploi, une proportion deux fois inférieure à celle observée chez les chômeurs au niveau national ».

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Parallèlement à cette situation, près de 157 000 personnes en région sont en situation de « sous-emploi » (des personnes qui travaillent moins que ce qu’elles souhaitent). La « zone grise » du marché de l’emploi concerne donc 319 000 personnes en région, autant que de demandeurs d’emplois officiels (320 000 personnes, 11,6 % de taux de chômage officiel). Pas vraiment de quoi se réjouir.

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