Au moins 26 personnes ont été tuées et 56 blessées dans l’attaque d’un hôtel de la ville portuaire de Kismaayo par les militants islamistes du groupe Chabab, a annoncé samedi 13 juillet le président de la région semi-autonome du Jubaland, Ahmed Madobe. « Parmi les tués, figurent des étrangers : trois Kényans, un Canadien, un Britannique, deux Américains et trois Tanzaniens. Il y a aussi deux citoyens chinois blessés », a précisé le président en conférence de presse.
L’attaque avait commencé vendredi en fin d’après-midi, quand un véhicule piégé a explosé à l’entrée du populaire hôtel Medina, dans le centre de la ville. « Plusieurs hommes armés sont ensuite entrés [dans l’hôtel], mais les forces de sécurité ont rapidement répliqué et engagé le combat avec les terroristes dans le bâtiment », a expliqué un responsable local de la sécurité, Abdiweli Mohamed.
Selon des témoins, l’hôtel a été largement détruit par l’explosion et les éclats de balles. « Le bâtiment entier est en ruines, il y a des morts et des blessés qui ont été récupérés à l’intérieur, et les forces de sécurité ont bouclé toute la zone », a indiqué un témoin, Muna Abdirahman.
« L’explosion a été énorme, puis des hommes armés sont entrés et ont échangé des coups de feu avec les forces de sécurité. C’était le chaos à l’intérieur. J’ai vu plusieurs morts dont les corps étaient enlevés de la zone, et des gens fuyaient des bâtiments voisins », a fait savoir un autre témoin de l’attaque, Hussein Muktar.
Revendication des Chabab
Les Chabab ont revendiqué dans un communiqué l’attaque contre les « officiels apostats de l’administration du Jubaland ». Ils ont affirmé que leurs hommes avaient réussi à prendre le contrôle de l’hôtel.
Selon plusieurs sources locales, l’hôtel abritait surtout des hommes d’affaires et des hommes politiques qui étaient en ville pour la préparation de l’élection présidentielle dans la région semi-autonome du Jubaland, prévue fin août.
Chassés de Mogadiscio en 2011, les Chabab ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales, d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils. Affiliés à Al-Qaïda, ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20 000 hommes de la mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom).
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