EN UN GRAPHIQUE. Un couple de promeneurs a été attaqué par une nuée d’abeilles en Haute-Loire, mardi 2 juillet. L’homme, d’une soixantaine d’années, est dans un état critique après avoir été piqué près de deux cents fois.
Chaque année, en France, environ quinze personnes succombent des suites de piqûres d’hyménoptères – abeilles, guêpes ou frelons. En quinze ans (2000-2015), ce sont pas moins de 237 décès liés à ces insectes qui ont été recensés.
Les hommes représentent à eux seuls 76 % des cas de décès en lien avec les hyménoptères. La raison est peut-être davantage sociologique que biologique. Les hommes semblent tout simplement plus exposés au risque, de par leur plus forte représentation dans certains corps de métiers (pompiers, apiculteurs…).
Autre indicateur sur le profil des victimes : l’âge. La grande majorité d’entre elles – 212 décès sur un total de 237 – ont plus de 45 ans. Ce facteur peut s’expliquer par les antécédents médicaux et les problèmes de santé qui augmentent inexorablement avec les années. « Lors d’une réaction allergique grave, vous pouvez avoir une baisse de tension importante. Si la victime a déjà des problèmes cardiaques comme une artère coronaire un peu bouchée, une tension qui chute brutalement à 6 pourrait être fatale », explique le docteur Stéphane Guez, responsable de l’unité des maladies allergiques du CHU de Bordeaux.
Réaction anaphylactique
La principale cause de décès liée aux hyménoptères est la réaction anaphylactique grave provoquée chez les personnes allergiques. Dans ce cas, des œdèmes généralisés, des troubles de la respiration et une chute brutale de la tension artérielle peuvent apparaître. « C’est spectaculaire, mais réversible la plupart du temps », assure le docteur Stéphane Guez.
Les envenimations comme celles subies par les deux promeneurs sont, quant à elles, peu fréquentes ; les attaques de cette ampleur sont rarissimes, mais peuvent s’avérer mortelles, comme le précise le docteur Guez :
« Le venin injecté en grande quantité fonctionne comme un poison capable de provoquer des défaillances multiples : hépatiques, cardiaques, pulmonaires, rénales… »
Les décès liés au contact d’abeilles, de guêpes ou encore de frelons restent cependant un phénomène peu répandu. Seulement 1 à 5 % de la population générale serait réellement allergique et donc plus à risque en cas de piqûre. Dans l’immense majorité des cas, le contact avec des abeilles, des guêpes ou des frelons ne provoque que de légères inflammations localisées et passagères. Dans ce cas, désinfecter et appliquer une pommade antihistaminique disponible en pharmacie suffit pour apaiser.
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