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Priorité Santé

Attention aux risques pour la santé liés à la consommation d’aliments ultra-transformés

Retrouvez la chronique nutrition de Stéphane Besançon, nutritionniste et directeur de l'ONG Santé Diabète à Bamako au Mali. Cette semaine, il nous alerte sur les risques liés à la consommation d'aliments ultra-transformés pour la santé.

bonbons
bonbons ©pixabay/Herbert2512
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Il y a quelques semaines de nouveaux résultats scientifiques sont venus renforcer les preuves sur les risques liés à la consommation d’aliments ultra-transformés, pouvez-vous nous présenter ces résultats ?

Ce travail publié par le prestigieux British Medical Journal a été réalisé par les chercheurs de l’équipe française EREN autour de la cohorte NutriNet-santé qui a permis d’étudier les habitudes alimentaires de 100 000 participants durant 10 ans. Ainsi, durant cette longue période, ils ont pu observer la consommation d’aliments ultra-transformés et son impact sur la santé des participants. Les résultats publiés montrent que la consommation d'aliments ultra-transformés s’est révélée être associée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires et de maladies cérébro-vasculaires. Les chercheurs concluent qu’une augmentation absolue de 10% de la part d’aliments ultra-transformés dans le régime était associée à une augmentation de 12% de risque de maladies cardiovasculaires. Il faut rappeler que cette équipe de recherche avait déjà mis en évidence au travers d’autres publications le lien entre une alimentation contenant une part importante d’aliments ultra-transformés et le risque de cancer, de symptômes dépressifs et de troubles fonctionnels digestifs.

 

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’on appelle un aliment ultra-transformé ?

La notion d’aliments ultra-transformés a été définie, au Brésil, par le Pr Monteiro. Cette catégorie d’aliments englobe :

- les produits destinés aux collations et aux apéritifs,

- les produits et plats préparés industriellement qui sont créés à partir de substances extraites d'aliments ou dérivés de leurs constituants alimentaires. Ils contiennent donc peu d’aliments entiers mais par contre contiennent des arômes, des colorants et additifs qui imitent ou intensifient les qualités sensorielles de ces préparations industrielles.

Leur composition fait que ces aliments sont très caloriques, avec une composition très déséquilibrée  étant riches en graisses, en sucres et en sel tout en étant pauvres en fibres et en vitamines et minéraux. En plus ils contiennent des additifs alimentaires ainsi que des composés provenant des emballages.

Dans de nombreux pays, ils représentent déjà plus de 70% des aliments consommés par la population car ils présentent 3 avantages : ils sont prêts à être consommés, leurs compositions les rend très attrayants et ils sont souvent peu chers car préparés avec des ingrédients à faibles coûts.

 

Est-ce qu’il existe une classification des aliments en fonction de leurs degrés de transformation ?

Cette classification s’appelle la classification NOVA et permet de classer les groupes d’aliments suivant le degré de traitement qu’ils ont subi. Elle comprend 4 groupes :

Groupe 1 : les aliments non transformés ou peu transformés : Les non transformés sont ceux obtenus directement à partir des végétaux ou des animaux comme les légumes, les fruits ou encore les œufs. Ils devront être consommés en l’état sans transformation. Ce sont donc des aliments naturels qui ont juste subi une conservation naturelle sans aucun ajout comme par exemple les légumes surgelés.

Groupe 2 : Ies ingrédients culinaires transformés : Ce sont des substances extraites d'aliments naturels par pressage, broyage ou encore raffinage. Ce traitement permet d’obtenir des ingrédients pour assaisonner et faire cuire les aliments bruts comme par exemple les huiles végétales.

Groupe 3 : les aliments transformés : ce sont des produits peu transformés fabriqués avec des aliments naturels auquel on a juste ajouté des épices, du sel, de l’huile … comme par exemple : les fruits et les légumes en conserve, les fromages ou encore le vin.

Groupe 4 : les aliments ultra-transformés : il s’agit d’un nombre immense de produits comme les bonbons, les glaces, les boissons sucrées (gazeuses ou non), le poisson pané, les ailes de poulet frites, les plats cuisinés prêts à consommer, les céréales du petit déjeuner ou encore les « energy drinks ».

 

Quelles sont vos recommandations pour adopter une consommation adéquate en aliments ultra-transformés ?

Il faut réduire au maximum sa consommation d’aliments ultra-transformés tout en recommençant à cuisiner à la maison afin de préparer des aliments et des plats qui sont bien meilleurs pour la santé. En plus des aliments et des plats que l’on va préparer à la maison, il faut aussi privilégier l’achat, dans le commerce, d’aliments peu transformés.

 

Pour poursuivre les échanges sur cette chronique rendez-vous sur :

 

Le compte Twitter de Stéphane Besançon

La page Facebook de l'ONG Santé Diabète

 

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