Les activités numériques seraient responsables de 4 % du total des émissions de CO2 chaque année dans le monde, selon un rapport du groupe de réflexion The Shift Project publié en octobre 2018 (une proportion qui pourrait grimper à 8 % en 2025).

Le 5 juillet 2019, le même think tank proclimat publiait un rapport intitulé Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne, un cas pratique pour la sobriété numérique. Cette étude, citée par Times of India, estime que d’un bout à l’autre de la chaîne – mise en ligne, stockage, visionnage –, la consommation de vidéos représente 60 % de l’ensemble des flux de données diffusées et échangées sur le web, soit 300 millions de tonnes de CO2 par an, ce qui représente “une empreinte carbonée comparable aux émissions annuelles de l’Espagne”, ou “près de 1 % des émissions mondiales” des selon The Shift Project.

Les vidéos en ligne à la demande disponibles sur des plateformes comme Amazon Prime ou Netflix occupent la première place du classement avec 34 % des émissions. L’empreinte carbone de ces services est équivalente à celle d’un pays comme le Chili.

Des vidéos de plus en plus énergivores

Le think tank français estime que l’industrie du porno est à elle seule responsable de 27 % des émissions dues aux vidéos en ligne, soit 82 millions de tonnes de CO2 chaque année. C’est autant que le secteur de l’habitat en France, et cela équivaut à “près de 0,2 % des émissions mondiales”. Un niveau d’émissions comparable à celui de pays comme la Roumanie, selon un rapport sur les émissions de CO2 de la Commission européenne publié en 2018. Le magazine scientifique NewScientist évoque des pays comme le Bangladesh, le Nigeria ou la Belgique.

Le groupe a d’abord estimé la quantité de données vidéos présentes sur le web et leur temps total de visionnage pour ensuite calculer l’électricité qu’elles ont demandé. Le résultat de la consommation électrique a alors été converti en émission carbone grâce au “mix électrique mondial moyen”, c’est-à-dire l’équivalence du kilowattheure en kilogramme de dioxyde de carbone.

La qualité toujours plus élevée des vidéos mises en ligne

Le niveau des émissions causées par l’industrie pornographique pourrait être bien plus élevé, ajoute le site néo-zélandais Newshub, indiquant que certains contenus diffusés en direct n’ont pas été pris en compte dans le calcul. Autre inquiétude émise par les auteurs du rapport : la qualité toujours plus élevée des vidéos mises en ligne. Les innovations technologiques telles que la 8K pourraient avoir un impact toujours plus important, rapporte aussi le NewScientist.

Pour limiter son impact environnemental, le think tank préconise de limiter sa consommation de vidéos en ligne, pornographiques ou non, d’éviter d’envoyer des vidéos en haute qualité lorsque cela n’est pas nécessaire, ou de désactiver la lecture automatique sur Youtube.