« On ne nous fera pas taire » a affirmé Ayanna Pressley, élue du Massachusetts. Ce lundi 15 juillet, à Washington, quatre femmes, élues démocrates au Congrès américain, ont tenu une conférence de presse. Une initiative en réponse aux tweets xénophobes et racistes de Donald Trump les visant, publiés ce week-end. 

Alexandria Ocasio-CortezAyanna PressleyRashida Tlaib et Ilhan Omar ont affirmé ne rien vouloir laisser passer, et ont demandé la mise en place d’une procédure d’impeachment, soit de destitution du président américain.

Une attaque « ouvertement raciste »

Ce week-end, sur son compte Twitter, le président américain a enjoint les quatre élues à retourner « dans ces endroits totalement défaillants et infestés par la criminalité dont elles viennent ». Il les a même accusées de détester les États-Unis car « elles se plaignent constamment ». 

Largement condamnées par l’opposition américaine, les internautes et une partie de la presse nationale et internationale, ces paroles sont d’autant plus dérangeantes que les élues dont il est question sont toutes américaines, bien qu’ayant des origines étrangères. 

Pour Ilhan Omar, l’une des premières femmes musulmanes élue au Congrès, avec Rashida Tlaib, le président américain fait la part belle aux idéaux des nationalistes blancs, en se permettant une « attaque ouvertement raciste à l’encontre de quatre élues de couleur. ». 

Pour cette élue du Minnesota, le président américain porte atteinte aux idéaux de la Constitution américaine : « Nous avons un président qui a ouvertement violé la valeur même que notre pays aspire à porter : l’égalité dans la loi, la liberté religieuse, l’égalité de protection, et la protection face à la persécution. »

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Ilhan Omar appelle d’ailleurs que Donald Trump avait déjà eu des propos problématiques, cette fois concernant les manifestations de Charlottesville, durant lesquelles une militante anti-raciste avait été tuée par un suprémaciste blanc : « Nous avons un président qui a mis sur le même plan les néo-nazis et ceux qui manifestaient contre eux de Charlottesville. » 

Il est temps pour nous de destituer ce président.

L’élue démocrate poursuit, tranchante : « Il est temps pour nous de destituer ce président ». Mais l’impeachment reste une question clivante pour le camp démocrate. 

Ne pas se laisser distraire 

De son côté, Ayanna Pressley voit dans les propos de Donald Trump une manipulation visant simplement à détourner l’opinion des « problèmes affectant les Américains ». Elle ajoute : « J’encourage néanmoins les Américains (...) à ne pas mordre à l’hameçon », même si elle estime que le président américain manque « de la grâce, de l’empathie, de la compassion et de l’intégrité qu’exigent la fonction ». La benjamine, Alexandria Ocasio-Cortez, quant à elle, ne s’estime pas « surprise » par les propos présidentiels et déclare vouloir « rester concentrée » sur l’agenda démocrate. 

Pour l’heure, seuls deux élus républicains ont condamné les tweets de Donald Trump, la sénatrice Susan Collins, les qualifiant de « totalement déplacés » et Tim Scott, sénateur noir de Caroline du Sud, les jugeant « inacceptables ».