Saturée, la morgue du CHU Lapeyronie, à Montpellier, se voit obligée d’entreposer des corps sur son parking depuis vendredi dernier. L’institut médico-légal, qui compte actuellement 60 places, se retrouve ainsi une nouvelle fois victime de l’augmentation du nombre de cadavres qui demandent à passer par une autopsie, mais également de l’évolution démographique de la région, qui s’accroît depuis plusieurs années, comme le rapportent nos confrères de 20 minutes. "Pour répondre à l’évolution des besoins de la population, la capacité de la morgue a été agrandie de 12 places en 2010 puis de 18 places en 2015", indique-t-on du côté du CHU.
"Face à un afflux exceptionnel de corps nécessitant une analyse médico-légale ces derniers jours, le CHU a recours à une chambre froide mobile pour continuer à assurer sa mission de service public dans des conditions d’hygiènes et de sécurité optimale tout en respectant les délais de prises en charge de rigueur pour ce type de missions", a ajouté l’établissement public de santé, qui assure que les corps entreposés dans cette morgue mobile, présents à l’Institut médico-légal depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, ont déjà été autopsiés et sont en attente d’inhumation.
"Cette situation demeure exceptionnelle. Elle n’a aucun impact sur l’accueil des familles et les conditions de présentation des corps qui respectent toujours les principes d’intimité et d’accompagnement indispensables dans ces moments difficiles pour tout proche d’une personne décédée", précise le CHU de Montpellier. "Nous avons des corps qui arrivent tous les jours de l’Hérault, de l’Aude, des Pyrénées-Orientales. Face à cette situation, nous avons pris des mesures urgentes", explique quant à lui Eric Baccino, chef du service de médecine légale du CHU de Montpellier, auprès du Métropolitain. Il assure également que la situation n’est pas inédite puisqu’elle s’était déjà produite l’année dernière, afin de remédier à des besoins similaires. "Cet afflux n’est pas lié à une quelconque cause médicale ou criminelle mais au fait que notre région, l’été, compte plusieurs millions de personnes en plus. Il y a un taux de délinquance, d’homicides et de morts suspectes qui augmentent", conclut le professeur auprès de France Bleu Hérault.
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