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Des chercheurs ont trouvé comment changer du plastique non recyclé en électricité

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© Ron Levine/Getty Images

Des chercheurs britanniques ont développé une méthode permettant de convertir du plastique non recyclé en hydrogène et en électricité. Une centrale devrait prochainement être installée dans le Cheshire pour tester le procédé à grande échelle.

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Environ 300 millions de tonnes, c'est la quantité de plastique produite chaque année dans le monde selon un récent rapport du WWF. Une quantité dont une infime partie seulement est recyclée. Le reste termine inévitablement sa course dans des décharges, voire pire, dans l'environnement. Et le phénomène a pris une ampleur préoccupante ces dernières années, poussant les spécialistes à tirer la sonnette d'alarme.

Alors que des pays d'Asie du Sud-est ont récemment décidé de retourner des déchets à leur envoyeur, des chercheurs pensent avoir trouvé une nouvelle piste pour donner une seconde vie à ce plastique tellement envahissant. Depuis plusieurs années, ils développent une méthode permettant de convertir le matériau non recyclé en hydrogène et en électricité.

Des déchets changés en hydrogène bas carbone

Nommé Waste2Tricity (W2T), le projet a été créé par des scientifiques de l'Université de Chester au Royaume-Uni en partenariat avec la société PowerHouse Energy. Il repose sur un procédé dit de "conversion thermique" et peut utiliser une grande variété de déchets plastique ainsi que d'autres déchets comme des pneus usagés.

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Au cours du processus, les déchets sont filtrés, découpés en morceaux puis introduits dans une chambre où la température dépasse les 1.000 degrés Celsius. Leur décomposition permet alors la libération de gaz synthétiques (ou syngas) à base d'hydrogène qui peuvent ensuite être collectés et changés en énergie. Le tout en ne produisant qu'une quantité très réduite de résidus solides et liquides.

"La technologie convertit tous les déchets plastique en syngas hydrogène de bonne qualité et bas carbone qui peut ensuite être utilisé pour alimenter des moteurs à gaz", a expliqué le professeur Joe Howe, directeur du Thornton Energy Research Institute lors de la présentation d'un prototype de démonstration à l'Université de Chester.

"L'un des sous-produits de ce processus est l'électricité, ce qui signifie que les déchets plastique peuvent non seulement alimenter des voitures mais aussi alimenter les lumières dans un foyer", a-t-il poursuivi. Selon ses concepteurs, l'un des avantages du procédé est qu'il produirait une quantité limitée de résidus et de polluants comparé aux méthodes de fabrication de gaz naturel.

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Bientôt un prototype à grande échelle

La technologie appelée DMG® aurait également atteint une efficacité prometteuse grâce aux améliorations apportées au cours des 18 derniers mois. Elle permettrait ainsi de générer un excès de jusqu'à 1 tonne de dihydrogène (H2) et plus de 58 mégawattheures d'électricité exportable par jour. Mais les scientifiques entendent bien tester leur technologie à grande échelle.

C'est dans cet objectif qu'ils projettent de développer prochainement une installation sur un site d'une vingtaine d'hectares localisé près d'Ellesmere Port dans le Cheshire. L'enjeu sera de produire de l'hydrogène bas carbone ainsi que de l'électricité pour alimenter le site. Une première qui pourrait ensuite permettre de développer des installations similaires dans des pays d'Asie du sud-est.

Selon le site de PowerHouse Energy, une installation commerciale DMG® serait capable de détruire quelque 25 tonnes de déchets par jour (soit un à deux camions) sur un site de 2.000 mètres carrés, exportant suffisamment d'électricité et d'hydrogène pour alimenter environ 3.000 foyers et permettre à des camions de rouler sur plus de 9.000 kilomètres.

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Grâce à ce procédé, les scientifiques espèrent pouvoir acheter du plastique non recyclés dans des pays comme l'Indonésie à 50 dollars par tonne. Et dissuader ainsi le rejet des déchets dans les cours d'eau ou les océans. "Cela va redonner de la valeur aux déchets plastique en leur permettant d'alimenter les villes et plus important, cela peut aider à nettoyer nos océans dès à présent", a commenté le Pr Joe Howe.

Waste2Tricity travaille aujourd'hui à récolter des fonds pour mener à bien le projet. Mais il a déjà obtenu sa license pour développer le processus dans plusieurs pays dont le Royaume-Uni, le Japon et la Chine.

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