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Pollution de l’air : certaines particules non surveillées sont dangereuses

Mathilde Ragot
L'effet néfaste des particules fines sur la santé est bien connu. Mais il semblerait que ce ne soient pas les seuls composants présents dans l'air ambiant à avoir impact sur l'organisme.
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Attention aux particules « ultra-fines » et celles issues du trafic routier, de l’industrie et du chauffage au bois, alerte l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un avis publié ce mardi 16 juillet. Selon l’organisme, les poussières présentes dans l’atmosphère sous forme nanométrique (inférieure à 0,1 µm) ainsi que le carbone suie et le carbone organique, sont tout aussi dangereux pour la santé que les particules fines (PM10 et 2,5). La pollution de l’air est déjà responsable de 48 000 morts par an en France.

Des troubles multiples

« Les PM10, d’un diamètre inférieur à 10 micromètres, pénètrent dans les poumons, les PM2,5 vont jusqu’aux alvéoles… Mais les particules ultra-fines, elles, sont capables de passer la barrière pulmonaire pour atteindre la circulation sanguine et des organes comme le foie ou le cerveau », explique dans un communiqué repris par le journal La Croix Guillaume Boulanger, responsable adjoint de l’unité d’évolution des risques liés à l’air à l’Anses.

Quant aux carbones suie et organique, « ils comprennent des composés très réactifs qui vont créer des inflammations au niveau respiratoire plus importantes et ils peuvent aussi provoquer des cancers », ajoute le chercheur.

Ces polluants joueraient donc un rôle dans les maladies respiratoires et cardiovasculaires, selon les « niveaux de preuves les plus forts », indique les auteurs du rapport. Ces derniers ont passé au crible 160 recherches sur 20 molécules présentent dans l’air extérieur et sur leur impact. Mais celles-ci seraient aussi impliquées dans le retard du « développement des performances cognitives » de certains enfants exposés. « Des études montrent [aussi] des effets in utero, entraînant des petits poids de naissance ou des accouchements prématurés », précise Guillaume Boulanger. De plus amples recherches seront nécessaires pour confirmer ces liens.

Cibler ces trois nouveaux indicateurs

Face à ce constat, l’Anses recommande de reconnaître les PM0,1, le carbone suie et le carbone organique comme des marqueurs à part entière, « en complément des indicateurs de particules PM2,5 et PM10 actuellement en vigueur ». Ainsi, ils pourront être réglementés, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

L’agence sanitaire invite également les pouvoirs publics à agir en priorité sur les sources émettrices, notamment sur le parc automobile. « Il est crucial de diminuer le trafic routier, en favorisant d’autres mobilités, transports en commun, vélo, marche à pied », affirme le responsable. Car si d’ici 2025, les évolutions technologiques – filtre à particules sur les véhicules diesel, généralisation des voitures électriques – permettront d’améliorer la qualité de l’air, elles ne suffiront pas à le faire durablement, selon les estimations.

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