Pour limiter l'impact du tourisme de masse, ils lancent une mobilisation citoyenne en Méditerranée

Et si on s'inspirait d'initiatives locales pour limiter les effets de l'afflux touristique: pollution plastique, consommation en eau.... C'est l'idée de l'association DEFISMED, promotrice du développement durable en Méditerranée, et du collectif UNIVERT MED. Ils lancent des rencontres pour sensibiliser les citoyens au tourisme éco-responsable et à l’agriculture durable.

Anaïs Delmas Publié le 17/07/2019 à 18:00, mis à jour le 19/07/2019 à 14:29
Un touriste sur trois choisit la Méditerranée comme destination à ses vacances. Photo D.M

Quel est le problème?

Première destination touristique mondiale - un touriste sur trois choisit de s’y rendre - la Méditerranée est également l'une des mers les plus polluées du monde.

Dans des rapports de 2017 et 2018, WWF (Fonds mondial pour la nature) révèle que la concentration de plastique en mer Méditerranée est 4 fois plus élevée que dans "l'île de plastique" du Pacifique Nord pourtant objet de toutes les inquiétudes. 

En été, la pollution marine augmente de 40 %

Et cette pollution plastique atteint des records lors de la haute saison touristique: "en été, la pollution marine augmente de 40 %."

Le touriste est aussi gourmand en eau: il en consomme 4 à 5 fois plus qu’un local tandis que le secteur touristique grignote une bonne partie des terres et espaces naturels. Pour exemple, la côte italienne est complètement urbanisée sur presque la moitié de sa longueur, et, à l’échelle de la Méditerranée, c’est près de 5.000 km de côtes qui devraient être artificialisées d’ici 2025.

Les innovations vertueuses ont éclos dans le bassin méditerranéen depuis quelques années pour faire face au tourisme de masse. Et si on les mettait en lumière, au sein d'un vaste réseau et à l'occasion de rencontres pour sensibiliser les citoyens et échanger des bonnes pratiques? 

C'est l'idée de l'association DEFISMED, promotrice du développement durable en Méditerranée, et du collectif UNIVERT MED. 

Ils ont ainsi fait de Tony Damiano, cultivateur et agrumiculteur à Vallauris un modèle.

Gislaine et Tony veulent sensibiliser leurs hôtes de passage au tourisme éco-responsable au sein leur verger bio. Photo FLR.

"La côte d'Azur c'est aussi un patrimoine agricole"

"On est les héritiers d’une tradition patrimoniale qui est en train de s’étioler." Tony Damiano possède avec sa femme Gislaine l’une des dernières exploitations de fleurs d’oranger de la région et de France.

Pour valoriser son terrain, il a décidé d’ouvrir, avec Gislaine, des chambres d’hôtes.

Le fier Provençal craint le grignotage des anciennes terres agricoles par les promoteurs immobiliers et apprécie de sensibiliser ses hôtes de passage.

"On essaie de montrer aux touristes que la Côte d’Azur ce n’est pas que les plages mais aussi tout ce patrimoine agricole."

Alors en créant leur Bed&Breakfast, ils ont voulu offrir à leurs visiteurs un havre de paix respectueux de l’environnement: collecte des eaux pluviales pour les arrosages, collecte et traitement des eaux usées pour le verger bio, construction en matériaux naturels et installation de panneaux solaires thermiques.

Doper les initiatives locales grâce à un réseau international

Pour DEFISMED ces modes de tourisme sont à promouvoir car l’enjeu est devenu international.

De son côté, Tony entend tirer profit de cette initiative pour faire connaître des pratiques plus vertueuses. Par ailleurs, il compte sur cette association pour échanger avec d'autres professionnels.

A terme, il aimerait aussi que ce réseau serve à peser "auprès de nos décideurs".

Réduire l’impact du tourisme de masse

Quand il s'est installé au Maroc, Pierre-Yves Marais s'est préoccupé de l'impact d'un tourisme de masse sur l'environnement, et il a créé un écolodge.

On ne peut pas passer de quelques riads rénovés dans la Médina de Marrakech en 1995 à quelques milliers de structures sans toucher à l’écosystème.

Son oasis dans le désert est né pour proposer une alternative mais surtout pour sensibiliser.

"On veut orienter le tourisme vers autre chose, avoir un impact positif, créer des emplois, labelliser."

Une mobilisation vouée à s’étendre

Campagne de recrutement DEFISMED pour les rencontres DEFISMED.

En attendant l’effet boule de neige, le projet sera déployé sur plusieurs mois pour aboutir les 12 et 13 octobre à plusieurs rencontres dans tout le bassin méditerranéen, entre des citoyens curieux et un acteur local, promoteur du développement durable à travers son savoir-faire dans le tourisme, l’agriculture ou l’alimentation. 

Si comme Tony et Pierre-Yves vous œuvrez pour un tourisme durable, l’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 30 septembre.

Pour déposer sa candidature c’est par ici. 100 destinations VERTueuses seront sélectionnées pour rassembler les citoyens sensibles à la cause environnementale.


De nombreuses associations (Volubilis, Switchmed, RESOLIS) font partie de l’opération et plusieurs écoles des deux rives dont MediaSchool à Nice et l’IHEC Carthage participent au projet pour donner les premiers comptes rendus de l’expérience dès 2020.

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Nice-Matin

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