Le Louvre masque le nom des Sackler, mécènes controversés dans la crise des opioïdes

Manifestation le 1er juillet demandant le retrait du nom des Sackler des salles du Louvre qu’ils ont contribué à financer.  ©AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
Manifestation le 1er juillet demandant le retrait du nom des Sackler des salles du Louvre qu’ils ont contribué à financer. ©AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
Manifestation le 1er juillet demandant le retrait du nom des Sackler des salles du Louvre qu’ils ont contribué à financer. ©AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
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Le Louvre aurait caché au ruban adhésif le nom de mécènes liés aux scandales des opioïdes. Et au menu de ce journal, des écrivains, un maestro, la forêt amazonienne.

Du ruban adhésif pour cacher le nom de mécènes controversés

La Famille Sackler, devenu l’ennemi numéro 1 dans la crise des opiacés aux Etats Unis, a disparu des murs de L’Aile des antiquités orientales, baptisée "Aile Sackler" depuis 1996. Cette famille dont la fortune est estimée à 13 milliards de dollars, est connue pour son financement généreux de quelques uns des plus grands musées du monde : le Tate Modern à Londres, le Musée Guggenheim à New York, le Louvre, à Paris. 

Mais ce nom est aussi entaché par un scandale sanitaire sans précédent dans l’histoire américaine. L’O_xycontin_, antidouleur à base d'opioïdes produits par leur laboratoire, serait à l’origine de 50 0000 décès par an aux Etats Unis, dans une crise qui compte le nombre de morts liées à une trop grande dépendance aux opioïdes en centaines de milliers. 

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L'Oxycotin est mise en cause dans deux tiers des 70 000 morts liés à la dépendance aux opiacés en 2017
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- Handout / US Drug Enforcement Administration / AFP

Au printemps, le Tate Modern et le musée Guggenheim avaient annoncés qu’ils refuseraient toute les  futures donations potentielles de la famille Sackler. Le 1 juillet, des associations américaines avaient manifestés devant le Louvre pour qu’il en fasse autant.

Le président du Louvre Jean-Luc Martinez, invité hier sur RTL, a déclaré que ces salles ne portaient plus, de fait, le nom de Sackler, puisque celles-ci sont baptisées pendant 20 ans au maximum.

Une controverse qui pose la question de "l’Art -washing". Comme pour l'éco-blanchiment, "l’art-washing" consiste à laver sa réputation par le biais de généreuses fondations. Un outil de communication très utiles pour de grands groupes pétroliers décriés, ou pour des entreprises pharmaceutiques, comme dans le cas Sackler. Ce retrait est peut être une bonne nouvelle puisque les musées, toujours plus dépendants de financements privés, s’en lavent généralement les mains. 

L’Amazonie à l'honneur cet été, avec trois expositions

Oka Amazonie à Toulouse, Le chamane et la pensée de la forêt à Nantes, et Nous les arbres à la fondation Cartier s’attachent toutes au poumon de la planète. 

Au cœur de ces projets, la mise en valeur des peuples amérindiens par leur culture, leur art, leur paroles et leur rapport à la nature, aux arbres, à la déforestation galopante. A la Fondation Cartier qui présente un parcours plus général sur les arbres, des encres sur papier d’artistes Nivaclé et Guarani dessinent un magnifique univers animiste. A Nantes, on peut entendre des contes chamaniques Yanomami ou Shuar révéler les secrets de la danse avec les esprits. A Toulouse, on écoute de jeunes musiciens amazoniens rapper, comme Kunumi MC, qui appelle à la reconnaissance et la protection des territoires indiens.

Affaires étrangères
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En savoir plus : Exposer les arbres
La Grande table d'été
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La mort du "maestro" du polar Andrea Camilleri, père du “giallo” à l’italienne

Andrea Camilleri, inventeur du polar à l'italienne
Andrea Camilleri, inventeur du polar à l'italienne
- Leonardo Cendamo / Getty

A 93 ans, dans ce silence qui grandit en moi, il m’est venu le souhait non pas de comprendre, mais de percevoir ce que pourrait être l'éternité

Ces mots d’Andrea Camilleri pourraient être ceux du commissaire Montalbano, personnage principal et alter-ego de l'écrivain, auteur de plus de 100 romans traduits dans une trentaine de langues. Dans un italien pétri de dialecte sicilien, Camilleri écrivait des polars en forme de fables, portant plus sur les travers de la société italienne que sur l’enquête en elle même. Mafia, corruption et crise migratoire sont au cœur de son oeuvre, qui devient un genre, “le giallo”. Autre signe distinctif, les longues et succulentes descriptions culinaires de Camilleri, pleines d’auto-dérisions, qui rendent le sombre commissaire Montalbano fondamentalement sympathique. 

Sur la route des festivals:  Les écrivains en bord de mer 

A la Baule, la 23e édition de ces rencontres aborde le thème de la catastrophe, inspirée par les Entenebrés de la romancière Sarah Chiche. Une catastrophe climatique, mais aussi sociale ou personnelle, qui questionne les écrivains. Comment vivre et penser quand on annonce la fin des temps? Les écrivains posent leur regard aiguë et sensible sur le monde qui est le notre. 

Faire entendre cette acuité, ce sera également l’objet d’une discussion ce soir entre le grand poète américain Charles Bernstein et Arnaud Bertinat, qui se poseront la question de comment conjuguer l’engagement politique avec l’engagement poétique ou littéraire.   

Les écrivains en bord de mer, à la Baule jusqu’au 21 juillet.

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