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Après le bisphénol A, le bisphénol S inquiète

Mathilde Ragot
Utilisé comme substitut au bisphénol A, le bisphénol S utilisé dans la fabrication des biberons, tickets de caisse, ou boîtes de conserve ne serait lui aussi pas anodin pour l'organisme, selon de récents travaux.
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En 2012, l’Union européenne proscrivait l’utilisation du bisphénol A (BPA) dans les biberons en plastique. En 2017, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) le classait comme « substance extrêmement préoccupante ». Depuis, le produit a été délaissé au profit du bisphénol S (BPS). Mais il semblerait que ce substitut soit encore plus nocif que son prédécesseur, soupçonnent des chercheurs de l’École nationale vétérinaire de Toulouse, du laboratoire Toxalim ainsi que des universités de Montréal (Canada) et de Londres (Royaume-Uni).

Leurs recherches, publiées dans la revue Environmental Health Perspectives ce mercredi 17 juin, indiquent que le bisphénol S (ingéré par voie orale) se maintiendrait trois fois et demie plus longtemps et à des concentrations plus élevées dans l’organisme des porcelets que le bisphénol A. La substance aurait ainsi les mêmes effets qu’un perturbateur endocrinien.

Des risques pour la santé ?

Aujourd’hui, le bisphénol S est utilisé dans la fabrication des papiers thermiques (tickets de caisse), des jouets, de certains emballages plastiques, mais aussi des canettes et des boîtes de conserve. Sa dangerosité serait effective lorsque la nourriture aurait été contaminée par le BPS présent dans les contenants. Il reste le seul composant de la famille des bisphénols à pouvoir être utilisée en France dans les produits alimentaires.

« Le remplacement du BPA par le BPS pourrait conduire à augmenter l’exposition de l’homme à un composé hormonalement actif », expliquent ainsi les scientifiques dans leur étude. Mais celle-ci ne s’est pour l’instant intéressée qu’aux taux d’exposition, et non à ses effets sur l’organisme. Les chercheurs assurent ainsi que « les données toxicologiques sont encore insuffisantes pour évaluer le danger associé ».

« Ces résultats soulignent l’importance de l’estimation de l’exposition (…) du risque pour la santé humaine liée à la substitution de substances préoccupantes », conclut-ils toutefois. En 2015, une étude américaine pointait déjà les risques potentiels du bisphénol S. En septembre dernier, d’autres recherches ont également montré que le produit perturbe la fertilité des rongeurs et augmente le risque de cancer.

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Mathilde Ragot
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