La couverture vaccinale stagne dangereusement dans le monde

Publié le par Hélène Bour

Selon de nouvelles estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), les taux de vaccination au niveau mondial stagnent dangereusement. Conflits, inégalités et baisse de la vigilance en sont les raisons.

La couverture vaccinale stagne dans le monde, de manière inquiétante, alerte l’Organisation des Nations unies dans un communiqué, au vu des conclusions d’un rapport annuel sur les taux globaux de vaccination coréalisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

En 2018, 20 millions d’enfants dans le monde (soit plus d’un enfant sur dix), n’ont pas reçu les vaccins indispensables, notamment ceux contre la rougeole, la diphtérie et le tétanos.

À l’échelle mondiale, depuis 2010, la couverture vaccinale par les trois doses du vaccincontre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3) et une dose du vaccin antirougeoleux se maintient à environ 87 %. Bien qu’élevée, cette couverture est insuffisante, souligne l’ONU, qui rappelle qu’un “taux de 95% est nécessaire – à l’échelle mondiale, dans tous les pays et toutes les communautés – pour assurer une protection contre les flambées de maladies évitables par la vaccination”.

“Les vaccins sont l’un de nos outils les plus puissants pour prévenir les épidémies et préserver la sécurité mondiale”, a rappelé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. “Bien qu’aujourd’hui, la plupart des enfants soient vaccinés, ils sont encore trop nombreux à être laissés de côté et ce sont souvent – ce qui est inacceptable – ceux qui sont le plus exposés au risque de maladie – les plus pauvres, les plus marginalisés, ceux qui sont touchés par les conflits et obligés de fuir leurs foyers – qui sont régulièrement oubliés”, a-t-il déploré.

Côtérougeole, près de 350 000 cas ont été signalés dans le monde en 2018, soit plus de deux fois plus qu’en 2017, note l’ONU. “La rougeole est un indicateur en temps réel des lieux où nous devons concentrer notre action pour lutter contre les maladies évitables”, a indiqué Henrietta Fore, la Directrice exécutive de l’UNICEF. “Parce quela rougeole est une maladie extrêmement contagieuse, une épidémie cible les communautés qui n’ont pas bénéficié des vaccins du fait de problèmes d’accès, de coûts ou, parfois, d’un relâchement de la vigilance. Nous ne devons épargner aucun effort pour vacciner chaque enfant”, a-t-elle poursuivi.

Notons enfin que, pour la première fois, des données sont aussi disponibles pour ce qui est de la couverture vaccinale contre le papillomavirus humain (HPV), qui protège en partie les jeunes filles du cancer du col de l’utérus. En 2018, 90 pays (riches pour la plupart) ont introduit le vaccin anti-HPV dans leurs programmes nationaux de vaccination. Un bon début, mais encore insuffisant pour l’ONU, qui souligne que “les femmes les plus exposées aux conséquences dévastatrices du cancer du col de l’utérus restent encore les moins susceptibles d’avoir accès au vaccin”.

Source : ONU

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