L'étrange modernité de la Comtesse de Ségur

Portrait de Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur, femme de lettres française d'origine russe, par Etienne Carjat, France ©Getty - 	Gamma-Rapho
Portrait de Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur, femme de lettres française d'origine russe, par Etienne Carjat, France ©Getty - Gamma-Rapho
Portrait de Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur, femme de lettres française d'origine russe, par Etienne Carjat, France ©Getty - Gamma-Rapho
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Chaque année vingt mille exemplaires des « Petites filles modèles » sont vendus. Un phénomène qui peut surprendre car l’œuvre de la Comtesse parait, au premier regard, profondément datée, portant des valeurs morales et sociales fort éloignées de notre époque. Etrange modernité...

Avec

Le général de Gaulle a dit un jour, à la vive surprise de qui l’écoutait, que la phrase la plus mélancolique de la littérature française était à ses yeux celle qui ouvrait l’avant dernier chapitre du livre de la Comtesse de Ségur intitulé Les Vacances , je la cite : « Les vacances étaient tout près de la fin, les enfants s’aimaient de plus en plus… ». Et je ne cacherai pas qu’en cette semaine de rentrée des classes – la nôtre aussi puisque nous y inaugurons la seizième saison de « Concordance des temps » –, cette confidence d’un homme dont on ne l’aurait peut-être pas attendu m’a donné le goût de m’interroger avec vous sur l’étonnante pérennité, c’est-à-dire en somme sur l’actualité de l’œuvre de la Comtesse de Ségur, née Sophie Rostopchine. On vend encore chaque année vingt mille exemplaires des Petites filles modèles, un phénomène qui peut surprendre d’autant plus que les vingt volumes de cette immortelle comtesse paraissent au premier regard profondément datés, marqués par l’esprit du Second Empire et portant des valeurs morales et sociales fort éloignées de notre temps.

Lectures d'enfance
30 min

C’est à comprendre cette étrange modernité que nous allons nous attacher ce matin avec le concours de Laurent Theis , historien reconnu et avisé de ce XIXe siècle dont nous ne cesserons jamais d’épuiser la fécondité. Jean-Noël Jeanneney

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Programmation sonore :

- Interview d’Arlette de PITRAY , arrière-petite-fille de la Comtesse de Ségur, le 15 novembre 1958.

- Extrait d'une fiction radiophonique : Le Général Dourakine  , d’après le roman de la Comtesse de Ségur, avec Jean-Pierre LITUAC et CASTAGRAIN, diffusée le 3 juillet 1959.

- Lecture d’un extrait des Malheurs de Sophie   de la Comtesse de Ségur, dans le cadre de l’émission « Le monde comme il va » de Georges DROUET, le 9 janvier 1957.

- Extrait d’« Un Bon petit Diable » ,dramatique adaptée par Michel SUBIELA de l'œuvre de la Comtesse de SÉGUR, réalisée par Jean-Paul CARRÈRE, 1961.

- Chanson « Le zouave de ma grand-mère » , interprétée par Jeanne AUBERT, auteurs : Henry BATAILLE et Henri VERDUN, vers 1900.

- Lecture d’un extrait des « Petites filles modèles » de la Comtesse de Ségur , par René CLERMONT, le 24 octobre 1961.

Bibliographie :

- Laurent THEIS, Guizot. La traversée d’un siècle  , CNRS éditions, à paraître.

- Paul LOYRETTE, Marie-José STRICH, Sur les pas de la comtesse de Ségur  , Gallimard, 2005.

- Ghislain de DIESBACH, La Comtesse de Ségur, née Rostopchine  , Perrin, 1999.

- Pierre BLETON, * La vie sociale sous le Second Empire. Un étonnant témoignage de la comtesse de Ségur*  , Editions ouvrières, 1963.

- Isabelle NIÈVRES-CHEVREL, « Terres étrangères, figures d’étrangers dans l’œuvre de la comtesse de Ségur » , in : Revue de littérature comparée , 2002/4, n°304, pp. 467-478.

- Marie-Christine VINSON, L’éducation des petites filles chez la Comtesse de Ségur  , Presses universitaires de Lyon, 1987.

- Marie-France DORAY, La Comtesse de Ségur : une étrange paroissienne  , Ed. Rivages, 1990.

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