Travailler protège du suicide
Quelle que soit la profession, même à risque, il apparaît que travailler réduit le risque de suicide. Chez les chômeurs, ce dernier dépasse de loin celui des professions citées précédemment. L’étude remet aussi en cause l’affirmation selon laquelle le suicide serait plus fréquent chez les patrons. Au contraire, les postes à haute valeur ajoutée ne présentent pas un taux problématique.
Lire à ce propos: «On associe le suicide à l’échec. Il peut aussi découler du succès»
Aux côtés des cadres supérieurs, les professeurs d'université et du secondaire ainsi que les juristes sont les professionnels masculins les moins exposés au risque suicidaire. Chez les femmes, ce sont les artisanes de l'industrie textile et les agricultrices.
L’auteure principale de l’étude, Irina Guseva Canu, expliquait vendredi matin sur les ondes de la RTS que «le suicide est un événement multifactoriel». «Il est déterminé tout d’abord par l’état psychique de la personne, mais aussi par des événements critiques de la vie et, pour une partie, il peut être expliqué par des facteurs de risque professionnels. C’est-à-dire les mauvaises conditions au travail qui font que la personne passe à l’acte.» Mais quels sont les facteurs de risque au travail? Conditions génératrices de stress chronique, absence de marge de manœuvre, harcèlement se retrouvent souvent chez les professions dans lesquelles il y a le plus de suicides.
Des hypothèses pour les métiers à risque
Chez le personnel des transports publics ou les chauffeurs, le stress est souvent causé par les contraintes horaires, les exigences physiques et les incivilités auxquelles les conducteurs sont exposés. Pour le personnel soignant, la charge de travail intense, les horaires variables et le manque de reconnaissance pèsent souvent sur la santé psychique des employés.
Chaque année, près d’un millier de personnes se donnent la mort en Suisse. En 2016, la Confédération a élaboré son plan d’action pour la prévention du suicide dans le pays. Ce dernier, qui se décline en 19 mesures, pourrait être affiné à l’aide de telles études, à condition de déterminer les facteurs de risque spécifiques à chaque profession.