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Le gros pénis, sans peur et sans reproche

La chroniqueuse de « La Matinale » Maïa Mazaurette s’attaque à un paradoxe qui a la vie dure : pourquoi associons-nous le plaisir sexuel au gros pénis ?

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Publié le 21 juillet 2019 à 00h31, modifié le 30 juillet 2019 à 11h42

Temps de Lecture 6 min.

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LE SEXE SELON MAÏA

On ne le répétera jamais assez : la taille moyenne du pénis est de 13 cm en érection, 9 cm au repos. 80 % des hommes se trouvent dans la tranche (oups) qui s’étend de 11 à 15 cm. Ces chiffres proviennent du King’s College de Londres, dont les chercheurs ont compilé en 2015 les mesures anatomiques de 15 000 hommes. Si votre observation statistique personnelle est différente, vous vous trouvez actuellement soit dans un porno, soit dans un zoo (dites bonjour aux rhinocéros de ma part).

Les énormes pénis, comme les micropénis, sont beaucoup plus rares que les représentations ou le folklore le laissent entendre. A 16 cm, on ne trouve que 5 % de la population masculine. A 18 cm, 1 %. Si l’on s’en tient aux règles de l’évolution naturelle des espèces, les pénis « moyens » le sont parce que la reproduction de leur code génétique est favorisée.

Et pour cause ! Même si le vagin est élastique (et que ses dimensions varient selon les personnes), sa profondeur moyenne est légèrement inférieure à 10 cm (International Journal of Obstetrics & Gynaecology, 2005). 2 % des femmes préféreraient que leur partenaire ait un pénis plus petit (UCLA et California State University, 2006). 30 % des femmes ont eu mal pendant leur dernier rapport sexuel – et dans la moitié des cas, le partenaire n’a rien fait pour arranger la situation (Journal of Sexual Medicine, 2015). D’où des embêtements qui peuvent survenir très tôt dans la relation et compliquer considérablement l’existence.

Idée reçue

Cette observation nous place face à un paradoxe intéressant : la sexualité est supposée donner du plaisir aux deux partenaires, un gros pénis est susceptible de compromettre ce plaisir, et pourtant, nous associons le plaisir sexuel au gros pénis. Cette équation ne fonctionne pas. Je vous propose donc de lui creuser une confortable tombe, dans l’allée n° 14 du cimetière des idées reçues, sans oublier d’y déposer des chrysanthèmes à la Toussaint.

Quand nous survalorisons les gros pénis, c’est en opposition aux petits pénis, lesquels ne permettraient pas aux personnes receveuses d’être suffisamment « comblées » (selon l’expression consacrée). Signe des temps ? Au trop peu nous préférons le trop plein. Quitte à oublier que la plupart d’entre nous ne sommes pas concernés. Et que si le petit pénis peut limiter le plaisir, le gros pénis peut augmenter la douleur. Ce ne sont pas du tout les mêmes enjeux.

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