Face à la destruction de la nature par les activités anthropocènes, les humains misent en partie sur la technologie. Des drones pollinisateurs pourraient remplacer les abeilles, en déclin, la sécheresse serait résolue par de la pluie artificielle et des puits de carbone artificiels pourraient être créés pour remédier à la baisse des puits naturels que sont les forêts, les plantes, les sols… Des techniques parfois effrayantes qui rendent concrètes les services gratuits rendus par la nature et auxquelles les humains pourraient être privés d’ici quelques décennies.

Des drones pollinisateurs pour remplacer les abeilles


C’est une hécatombe. En France, chaque année, près de 30 % des colonies d’abeilles disparaissent à cause de l’agriculture intensive et des pesticides. Or 75 % de la production mondiale de nourriture dépend des insectes pollinisateurs. Face à cette extinction, plusieurs acteurs de l’agroalimentaire craignent pour leur business model. C’est notamment le cas du géant américain Walmart qui a déposé un brevet d’abeilles robotisées. Ces dernières seraient capables de détecter le pollen grâce à des minuscules caméras et de le transporter d’une plante à une autre en identifiant les cultures qui en ont le plus besoin. Plusieurs autres organismes se penchent sur le sujet à l’instar de Havard qui vient de créer "RoboBee" en collaboration avec les chercheurs du MIT. Cette minuscule abeille robot ne pèse que 260 mg.


De la pluie artificielle contre la sécheresse


Et si les humains pouvaient contrôler le temps ? Ce n’est pas de la science-fiction mais une vraie technique utilisée dans plusieurs pays. Au Tibet par exemple, pour lutter contre la sécheresse qui frappe le pays depuis près de deux mois, une trentaine de fusées contenant de l’iodure d’argent et des sels hygroscopiques ont été lancées. Elles vont permettre d’ensemencer les nuages et de favoriser les précipitations. Une technique peu fiable et coûteuse. En France, pour éviter les épisodes de grêles, de plus en plus fréquents et intenses, les agriculteurs utilisent une autre technique: du sel est embarqué dans des ballons gonflés à l’hélium. Cela permet d’absorber l’humidité et de transformer les grêlons en gouttes de pluie. 


De la viande synthétique moins polluante


On l’appelle le "Frankenburger". C’est le premier steak artificiel présenté en août 2013 par Mark Post, chercheur de l’université de Maastricht. Depuis l’idée de la viande in vitro fabriquée en laboratoire à partir de cellules animales a fait du chemin, portée par l’urgence écologique. L’élevage est en effet considéré comme un des plus gros secteurs contributeurs de gaz à effet de serre. Or la "clean meat" comme l’appellent les Américains serait une solution plus propre. Une thèse contestée par une étude en 2015 selon laquelle une viande in vitro serait en fait plus énergivore, essentiellement pour le porc et la volaille, surtout si sa fabrication est alimentée aux énergies fossiles.


Des puits de carbone artificiels à la place des arbres


Les sols, les forêts, les plantes et les océans sont des puits de carbone indispensables à la bonne santé de la Terre. Ces éléments permettent en effet de capter le CO2 relâché dans l’atmosphère. Or les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter et les puits de carbone s’amenuisent. Plusieurs entreprises comme Climeworks ont développé des systèmes de capture et de séquestration du carbone imitant la nature. Concrètement, l’entreprise a installé un immense aspirateur constitué de dizaines de ventilateurs géants qui captent le CO2. L’objectif est de capter 1 % des émissions mondiales d’ici 2025.

Marina Fabre, @fabre_marina
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